Quatrième année de médecine générale : enfin un début de consensus entre le ministère et les syndicats

20/12/2022 Par Marion Jort
A l’occasion du congrès du Collège national des généralistes enseignants, le ministre de la Santé ainsi que les membres de la mission spéciale sur la quatrième année de médecine générale ont fait un premier point d’étape sur les négociations autour du rallongement de l’internat. Plusieurs points font désormais consensus. 

  Il ne reste plus que six mois pour dessiner la maquette du DES* de médecine générale en quatre ans, qui devra être actée avant les prochaines ECNi. Jeudi 15 décembre, le ministre de la Santé est revenu sur ce sujet brûlant pour les syndicats d’étudiants en médecine lors du congrès du Collège national des généralistes enseignants. “La création d’une 4ème année d’internat pour la médecine générale constitue, vous le savez, un engagement de campagne du président de la République”, a-t-il d’abord rappelé, insistant sur le fait qu’elle était aussi “une phase de consolidation indispensable”. Le ministre a répondu à l’une des principales revendications des syndicats d’internes en affirmant qu’elle visait bien à “renforcer la formation des internes pour leur permettre d’être, en sortie de diplôme, autonome et plus à-même de gérer un cabinet médical’. “C’est bien, et j’insiste là-dessus, l’objectif premier de cette mesure”, a complété François Braun.  Deux autres principes forts de cette réforme, attendus par les syndicats, semblent également faire consensus avec le ministre : la supervision obligatoire d’un interne par un maître de stage (MSU) “formé et agréé” ainsi que la possibilité de choisir les lieux de stage selon des critères de qualité pédagogique “et non en fonction de mesures coercitives que toutes les structures auditionnées rejettent”.

Ce dernier point notamment était source de tensions depuis plusieurs semaines, le texte proposé initialement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale imposait des stages en ambulatoire “en priorité dans des zones sous-dotées”. Finalement, “cette année se concrétisera prioritairement par des stages en pratique ambulatoire. Prioritairement, parce que certains de nos étudiants portent des projets professionnels spécifiques, qui nécessitent que l’un de ces stages de quatrième année soit réalisé dans un établissement de santé, ou dans d’autres terrains extra-hospitaliers”, a confirmé François Braun. C’est pourquoi, le Gouvernement a donc “amendé le texte, pour permettre cette exception dans les parcours de formation”.  Selon le ministre, qui a une nouvelle fois rappelé son opposition à la coercition, ce sont les concertations avec les représentants des étudiants qui ont permis de “faire évoluer le texte” au Parlement. Il a par ailleurs annoncé qu’une rémunération spécifique serait prévue pour chaque carabin qui réalisera sa phase de consolidation en ambulatoire, en particulier lorsqu’ils la réalisent dans une zone sous-dense sans toutefois donner plus de détails.  Si le CNGE s’est satisfait de ces annonces, il rappelle toutefois qu’il est indispensable d’amplifier les efforts de formation et de recrutement des maîtres de stage des universités, d’augmenter “de façon très significative les nominations d’enseignants de médecine générale, titulaires, associés, chefs de clinique et assistants universitaires” et de doter les départements de médecine générale de personnel administratif dédié à la gestion de la phase de consolidation. De son côté, le président de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale (Isnar-IMG) a estimé qu’il n’avait “aucune raison d’être rassuré” pour l’instant et rappelle sa volonté d’avoir une partie de la rémunération payée à l’acte.  “Je serai vigilant à ce que Monsieur le ministre mette en place son plan”, a enfin commenté Raphaël Presneau.    *Diplôme d’études spécialisées     

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