Violences sexistes et sexuelles : les patientes oubliées du plan du Gouvernement ?
Trente organisations dénoncent, ce jeudi 6 juin, l'absence de mesures concernant les patientes dans le plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles présenté par le Gouvernement. Les "inclure dès à présent […] serait un signe fort de considération", écrivent ces collectifs et associations, dans un communiqué.
Elles dénoncent l'invisibilisation des patientes et patients dans le plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans le secteur médical, présenté vendredi 31 mai par le Gouvernement. "Aucune mesure de [ce] plan ne concernera les patients et patientes" et "aucune organisation" représentant ces derniers "ne sera acceptée dans le groupe de travail déjà constitué", alertent trente organisations – dont les collectifs Nous toutes, Emma Auclert, l'association Femmes Solidaires ou encore Stop VOG France* -, dans un communiqué diffusé ce jeudi 6 juin.
Si Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention a "réaffirmé la fermeté du Gouvernement en matière de VSS et la tolérance zéro qui sera appliquée", écrivent ces associations et collectifs, ces prises de position "s'avèrent exclure les patientes" et les patients.
[COMMUNIQUÉ DE PRESSE]
30 organisations s’associent pour dénoncer l’entre-soi et l’exclusion des https://t.co/kEiGZN4gr1, des concertations en cours et des mesures à venir du plan contre les violences sexistes et sexuelles en santé du @Sante_Gouv
THREAD ⤵️ #MeTooMédecine pic.twitter.com/ILedVh22Qx— Stop aux Violences Obstétricales&Gynécologiques (@StopVOGfr) June 6, 2024
Alors qu'un nouveau mouvement #MeToo ébranle le monde médical depuis deux mois, celui-ci est "apparu aux yeux de toutes et tous, comme étant enfermé dans un entre-soi gardé par des rapports hiérarchiques et par une omerta confraternelle jouant à la fois contre les patientes et les patients", mais aussi contre les soignantes et les étudiantes. Ce mouvement a notamment été permis, selon les trente organisations, par "l’indignation et à la détermination des patientes et patients". "Il faut regarder les choses en face, [ces patientes et patients, NDLR] ont 'servi' d’évaluation externe, autant dire d’audit gratuit", estiment les associations et collectifs signataires.
Selon ces derniers, "seul un partenariat" entre patients, étudiants et soignants "peut être efficace pour bouger les lignes", comme l'a prouvé le rassemblement organisé le 29 mai devant le ministère de la Santé. Ces "lignes n'avaient pas été bougées depuis plus de 80 ans, et ce malgré le vote de la loi Kouchner" en mars 2002. "L'existence, ou plutôt la persistance des VSS en santé, dont font partie les violences obstétricales et gynécologiques (VOG), en sont la triste démonstration", poursuivent-elles.
Dans ce contexte, les trente organisations appellent Frédéric Valletoux à ne pas réaffirmer cet entre-soi "au moment d'une grande remise en question". "Ne réaffirmez pas cette omerta au moment où la parole se libère", insistent-elle. "Inclure dès à présent dans le dispositif, les patientes et les patients ayant eu le courage de briser le déni par la force de leur parole serait un signe fort de votre considération. La nouveauté serait l’inclusion", poursuivent les signataires.
*Ces organisations comprennent également le Collectif national pour les droits des femmes, Osez-Le-Féminisme, l'Association pour une médecine engagée, unie et féministe, l'Association Balance ta bandelette…
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