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Rendez-vous médicaux : il lance une appli qui compare les plateformes pour trouver le premier créneau dispo

Franck Nyock, ostéopathe de formation, a créé Firstdoc, une application permettant de comparer plusieurs plateformes de rendez-vous médicaux en même temps, à la manière de Skyscanner pour les billets d’avion.

11/12/2025 Par Mathilde Gendron
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"Tout est parti d’une souffrance personnelle", se souvient Franck Nyock, ostéopathe et fondateur de Firstdoc. Après un rendez-vous chez son généraliste, la mère du praticien est redirigée vers un cardiologue. Elle réserve le premier rendez-vous qu’elle trouve. Délai d’attente : quatre mois. "Ça m’a fait peur, se rappelle-t-il, parce qu’en quatre mois, elle a le temps de faire une crise cardiaque."

Il décide de chercher lui-même un rendez-vous, plus proche dans le temps, pour sa mère. Chaque jour, il vérifie les premiers rendez-vous disponibles de nombreuses plateformes médicales jusqu’à en trouver un, accessible seulement deux semaines plus tard. "C’est quelque chose que tout le monde peut faire, mais tout le monde ne va peut-être pas y penser, ni avoir le temps et l’énergie de le faire, confie-t-il. C’est là que je me suis dis qu’il y avait peut-être un besoin universel qui pouvait toucher beaucoup plus de monde."

"Une manière de consommer façon fast-food"

Pour lui, la façon de prendre des rendez-vous médicaux a évolué. "Sur Doctolib, on peut annuler et prendre un rendez-vous rapidement, ce qui a créé cette manière de consommer [façon] fast-food, que tout le monde a adoptée, et qui créé un dérèglement général dans l’organisation des rendez-vous médicaux." Face à ce constat, l’ostéopathe avait lancé en 2024 Lilty, une plateforme de prise de rendez-vous en médecine douce, qui propose des rendez-vous en dernière minute.

Fort de cette première expérience entrepreneuriale, il décide de lancer un "robot" qui compare les créneaux disponibles des plateformes médicales. "C’est le Skyscanner des rendez-vous médicaux", remarque-t-il, faisant référence au comparateur de billets d’avion. Pour l’heure, le "robot" se concentre principalement sur la région Rhône-Alpes, où vit l’ostéopathe. L’utilisateur "tape la spécialité qu’il recherche et sa zone de recherche. Le robot scanne deux à trois plateformes et peut dire : ‘Il y a une disponibilité [dans telle ville et avec tel praticien]’." Le robot renvoie ensuite vers la plateforme trouvée pour que le patient puisse réserver son créneau. L’objectif est de "faire en sorte que les médecins qui ont des rendez-vous libres, et les patients qui ont besoin de rendez-vous, puissent se rencontrer."

Convaincu par son robot, le fondateur voit plus grand avec : Firstdoc. L’application fonctionnera à partir de début 2026, et comparera les rendez-vous de plateformes partout en France. "On est en discussion avec les plateformes existantes. L’idée c’est de travailler avec tous les acteurs de la prise de rendez-vous médical."

Parmi les spécialités que l’on pourra trouver sur Firstdoc, on retrouve la dermatologie, la cardiologie, l’ophtalmologie, la gynécologie, l’ORL, la pneumologie, l’allergologie... "On se pose aussi la question d’intégrer la médecine générale, car on a été étonné de voir qu’il y avait aussi une zone d’ombre [sur cette spécialité]. Ce ne sera peut-être pas dans la première version, mais l’idée c’est qu’in fine, on puisse répondre à tout le monde", confie le fondateur de Firstdoc.

Un gain de temps pour les praticiens

L’application étant encore à l'essai, de nombreuses questions se posent, à commencer par son prix, toujours en réflexion. "L’application sera gratuite pour les 10 000 premiers inscrits. Pour l’instant, on en a entre 7 000 et 8 000", calcule l’ostéopathe, qui précise toutefois que "l’idée, c’est que le patient ne paye rien".

Franck Nyock imagine un "service de base", où le patient pourra trouver un rendez-vous gratuitement, et un service premium "avec la possibilité de mettre des multi-requêtes, des alertes, d’éviter [la publicité] car on aimerait avoir des annonceurs plus tard qui permettront de faire vivre la plateforme". Si la version premium voit le jour, le fondateur assure que son prix "ne dépassera pas une vingtaine d’euros par an. On ne veut pas ponctionner le patient."

Côté praticiens, le fondateur indique qu’ils ne devraient "a priori rien payer". "Beaucoup de médecins ont fait part de leur intérêt" pour l'outil. Car, en effet, ce sont parfois eux qui prennent rendez-vous pour leurs patients et sont eux aussi confrontés à cette même réalité. "Pour eux, Firstdoc serait un gain de temps extraordinaire."

 
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