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"Si vous sortez de la convention, vous ne pouvez pas entrer avant deux ans", prévient le patron de la Cnam

Le projet de convention médicale de la Caisse nationale de l'Assurance maladie (Cnam) que les syndicats doivent signer (ou pas) avant le 28 mai introduit un délai de deux ans pour les médecins ayant décidé de rompre leur contrat avec leur CPAM pour se reconventionner. 

24/05/2024 Par Louise Claereboudt
Assurance maladie / Mutuelles Déconventionnement
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Alors que de plus en plus de médecins font le choix d'exercer en secteur 3, la Cnam a introduit dans son projet d'accord conventionnel un délai de deux ans pour se reconventionner. "À compter de l’entrée en vigueur de la présente convention, un médecin libéral conventionné qui renonce au conventionnement pourra adhérer de nouveau à la convention dans un délai de 2 ans à compter de la date de résiliation, stipule ainsi le document transmis aux syndicats. À l'issue de ce délai, le médecin peut formuler une nouvelle demande d’adhésion en conservant le secteur d’exercice auquel il appartenait, au moment de sa sortie de la convention."

Lors d'un live chat organisé ce mercredi 23 mai et destiné aux médecins libéraux, le directeur général de la Caisse est revenu sur cette disposition, raillée par le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML, à l'initiative du mouvement de déconventionnement collectif. "Ils sont tellement persuadés que leur convention est merveilleuse qu’ils mettent un délai de 2 ans pour y revenir si un médecin (qu’ils imaginent sans doute renégat) la quitte pour se déconventionner. Euh… quand un médecin se déconventionne il n’a aucune envie de revenir ! Curieuse façon de faire que de construire sur l’enfermement… Tactique vouée à l’échec…", écrivait sur X le syndicaliste le 9 mai.

 

"Est-ce qu'il est normal [qu'un médecin] puisse [se] défaire [de son contrat qui le lie à sa CPAM], et puis quelques mois après revenir, et puis repartir et puis revenir, sans aucune contrainte ?, a interrogé Thomas Fatôme lors du live chat de ce mercredi, avant de poursuivre : Moi je ne le crois pas." "Derrière un médecin qui se déconventionne, ce sont des patients qui ne bénéficient plus des remboursements de l'Assurance maladie, c'est le cœur du contrat qui nous lie."

Le patron de la Cnam a dit "regretter" et même "condamner" le choix des médecins qui se déconventionnent, même s'il ne peut les "empêcher" de le faire. "C'est un choix qui n'est pas bon pour l'accès aux soins des patients, tout simplement, et qui fait dépendre cet accès aux soins du niveau de revenus des patients, il faut dire les mots sur la réalité." 

Introduire ce délai doit "engager la responsabilité du médecin", "se dire qu'il faut bien réfléchir : si vous sortez [de la convention], vous ne pouvez pas entrer avant deux ans", a déclaré Thomas Fatôme. Pour le directeur général de la Cnam, le choix de se déconventionner "sera d'autant plus injustifié si cette nouvelle convention voit le jour, parce qu'on aura des tarifs revalorisés mais surtout au regard de l'importance du contrat qui lie la Caisse d'assurance maladie aux médecins – ce n'est pas qu'un bout de papier."

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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 ans
Papa va se fâcher ! ! ! C'est qu'il commence à baliser, le tenancier de la grande "maison"; Il comptait bien depuis 75 ans sur les soignants libéraux, cette opportune interface entre son "exploitation financière" et sa "clientèle" CAPTIVE, pour amortir ENTRE LUI ET EUX les chocs et conflits majeurs d'intérêts. Alors que nous disparaissons à rythme exponentiel, c'est le "peuple" qui commence à venir lui demander les comptes des "déremboursements" des derniers soins encore disponibles, et surtout des privations des soins aux portes des derniers cabinets bientôt vides . Sa posture est aussi manifestement suicidaire que celle d'Adolf qui envoya les gamins de 12 ans dans les derniers panzers du Reich pour faire une ultime illusion impérialiste depuis son bunker avant sa défaite et sa pitoyable esquive dans le suicide . Le gens qui prétendent diriger leurs contemporains à l'échelle industrielle ont-ils jamais été vraiment sains d'esprit ?
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1,1 k points
Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 2 ans
Au moins deux effets totalement contraires à ce que semble vouloir M. Fatôme : d'une part si le délai est de deux ans, cela prive la CNAM de pouvoir rapidement négocier en cas de déconventionnement massif, donc donne plus de pouvoir aux médecins paradoxalement. D'autre part, face à ce "risque" (très relatif vu l'état de la Convention, mais il semble que Fatôme le conçoive ainsi) de ne pas pouvoir se reconventionner pendant au moins deux ans, il serait d'une grande logique, si l'on parle en économiste de la santé, que les médecins pratiquent désormais une fois deconventionnés des tarifs plus importants que ceux qui se pratiquaient déjà en secteur 3, afin de prendre une couverture sur ce risque supplémentaire qu'ils ont pris pour deux ans minimum. Heureusement que les médecins ne sont pas aussi cyniques que M. Fatôme finalement
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283 points
Incontournable
Médecine générale
il y a 2 ans
Ce genre de menaces serait plutôt de nature a me faire faire l'exacte inverse de ce que voudrait monsieur Fatome. Je lui rappellerai que le remboursement des soins aux patients est l'affaire de la sécurité sociale (qui est l'assureur) et non du médecin (qui est l'effectuer des soins), a force de nous contraindre a tout bout de champ il en a perdu de vue l'essentiel du sens de la sécu. En Belgique par exemple, les soins prodigués par les médecins deconventionnés sont remboursés par leur assurance maladie sur la base du tarif conventionné (et pas de 62 pauvres centimes comme en France). Le problème vient donc de l'assureur, pas de l'effectuer. A bon entendeur !
 
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