medecine douce

"Médecines douces" : presque 1 milliard d'euros de dépenses pour les complémentaires santé

Mise en place en février dernier en réponse aux inquiétudes suscitées par les hausses de tarifs des complémentaires santé, une mission d'information du Sénat vient de rendre un rapport sévère. Si ses auteurs reconnaissent que les mutuelles, assurances et instituts de prévoyance ont eu à prendre en charge un panier de soins plus élargi ces dernières années, ils s'interrogent sur la pertinence des remboursements de "médecines dite 'douces'", devenues des "arguments marketing" pour les complémentaires. La mission propose de les rendre optionnelle dans les contrats.

27/09/2024 Par Aveline Marques
medecine douce

Un rapport sénatorial publié jeudi 26 septembre critique les hausses de tarifs particulièrement fortes en 2024 (+8,1%) appliquées par les complémentaires santé. La mission d'information menée par Marie-Claire Carrège-Gée, sénatrice LR devenue ministre déléguée à la coordination gouvernementale, et le sénateur Renaissance Xavier Iacovelli, estime que ces augmentations sont "sans commune mesure" avec la hausse des coûts qu'elle évalue, selon les scenarios, entre 4.5% et 6.5%.

Le rapport cible notamment les frais de gestion des organismes complémentaires*, qui représentaient en moyenne 20% des cotisations en 2022. "Les frais de gestion des complémentaires ont augmenté à un rythme deux fois plus élevé que l’inflation entre 2011 et 2022, soit 33 % en valeur, et dépassent désormais les frais de gestion de l’AMO" (assurance maladie obligatoire), soulignent-ils, recommandant de rendre ces coûts transparents pour les assurés.

Les sénateurs reconnaissent néanmoins que les complémentaires ont eu à supporter des dépenses nouvelles, que ce soit avec le 100% santé (+1.6 milliard d'euros de prestations dans les deux ans suivants le déploiement de la réforme), ou encore avec la hausse de 30 à 40% du ticket modérateur sur les soins dentaires.

[Exergue : "L’efficience des montants versés au titre de ces prestations dont l’efficacité n’est pas prouvée scientifiquement a de quoi interroger"]

Mais ils pointent un autre poste de dépenses des complémentaires qui n'a cessé de prendre de leur ampleur ces dernières années : "les médecines dites 'douces'". "En restreignant les leviers de différenciation sur le champ du soin et en y standardisant les prestations, le contrat solidaire et responsable a repoussé la concurrence entre organismes aux marges du système de santé. Pour répondre à une demande en évolution rapide, les complémentaires proposent des garanties toujours plus couvrantes pour des frais d’ostéopathie, de naturopathie ou de sophrologie", expliquent les auteurs. L'offre en "médecines douces" est "un argument marketing déterminant pour les complémentaires santé", résument-ils. Or, ces prestations "connexes à la santé" versées par les organismes complémentaires "ont presque quintuplé en huit ans, pour avoisiner désormais le milliard d’euros. L’efficience des montants versés au titre de ces prestations dont l’efficacité n’est pas prouvée scientifiquement a de quoi interroger, compte tenu des difficultés globales de financement de notre système de santé".

La mission propose donc "de rendre optionnelle la couverture des assurés pour ces prestations, et de sortir ces garanties du cadre du contrat responsable afin de baisser le coût de la complémentaire santé pour les assurés qui n’y recourent pas".

Relevant que les retraités sont particulièrement à la peine (la mutuelle peut représenter 10% du revenu disponible), les sénateurs plaident par ailleurs pour plus de "solidarité intergénérationnelle" avec un mécanisme de sortie des contrats collectifs ou encore une C2S sénior.

 

*Frais de gestion des sinistres, frais d’administration, liés à la gestion des contrats, frais d’acquisition engagés afin d’attirer de nouveaux clients.

Faut-il réglementer la naturopathie ?

Anne SAINT-MARC FUHRER

Anne SAINT-MARC FUHRER

Oui

Il fait aussi informer et arrêter que les médecins et infirmières par exemple s’installent dans les mêmes locaux ce qui donne à to... Lire plus

1 débatteur en ligne1 en ligne
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783 points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
Les mutuelles sont riches. Si les banques en ont créé c'est bien que cela rapporte. C'est un commerce. . Leur nombre entraine un gaspillage administratif énorme. Il faut voir le luxe des sièges et la coût des administrateurs? Et elles ne servent presqu'à rien car les maladies graves sont prises en charge à 100% .Il faut les faire absorber par l'assurance maladie qui devra rembourser intégralement tus les actes et produits validés et pas les autres . Après on pourra s'offrir une assurance pour chambre seule ou télévision.
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1,3 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
Jamais les mutuelles n'auraient du financer des méthodes qui n'ont pas fait la preuve de leur efficacité. La plupart des contrats dits solidaires ne remboursent pas les médicaments remboursés à 15 %, pourquoi donc rembourser les dites médecines douces ? Uniquement pour appâter des adhérents qui se laisse abuser par de peudo-professionnels. Le souci est que c'est l'ensemble des adhérents qui rembourse par leur cotisation.
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3 k points
Débatteur Passionné
Biologie médicale
il y a 1 an
Il faut généraliser le système Alsace Moselle. Mais trop de pots de vin en jeux.
 
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