Le Conseil économique, social et environnemental demande "un large débat public" sur le financement de la dépendance

24/04/2018 Par Catherine le Borgne
Politique de santé

Alors que le président de la République réfléchit à la création d'un 5ème risque et la mise en place d'un deuxième jour de solidarité, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) appelle le gouvernement à ouvrir "sans tarder" un "large débat public" sur les sources de financement de la perte d'autonomie des personnes âgées.

L'offre d'hébergement et de services pour personnes âgées "n'est pas adaptée aux besoins et aux attentes", souligne le Cese dans un rapport, qui doit être remis mardi après-midi à Agnès Buzyn. "Trop souvent, les droits les plus élémentaires des patients ne sont pas respectés", en raison d'une "insuffisance de moyens humains et financiers", souligne-t-il. Il convient d'"ouvrir sans tarder un large débat public sur les sources de financement de la prise en charge collective de la perte d'autonomie", estime le Cese parmi 15 recommandations pour "vieillir dans la dignité". Selon le Conseil, ce financement doit continuer à reposer sur "un socle essentiellement public". Emmanuel Macron a évoqué récemment les pistes d'une deuxième journée de solidarité et de la création d'un "5ème risque" au sein de la Sécurité sociale, en complément des quatre branches existantes dédiées à la maladie, aux accidents du travail, aux retraites et à la famille. Alors que les personnels des Ehpad ont dénoncé, lors de deux journées de grève inédites depuis le début de l'année, "une très grave situation de sous-effectifs et des conditions de travail dégradées", le Cese reprend la recommandation-phare d'une mission parlementaire conduite par deux députées LREM et LFI : doubler les effectifs d'aides-soignants et infirmiers, à 60 équivalent temps plein pour 100 résidents. Le tarif mensuel d'un Ehpad s'élevait en moyenne à 1.949 euros en 2016 - allant de 1.612 euros dans la Meuse à 3.154 euros à Paris - à comparer avec une pension de retraite moyenne de droit direct de 1.376 euros par mois, souligne le Cese. Il recommande de réunir l'ensemble des acteurs du secteur pour "déterminer les grands principes d'un financement solvable et pérenne des services d'aide à domicile". Il suggère de réaliser des études pour mieux cerner "les disparités sociales et territoriales dans les plans d'aide" octroyés par les départements, afin de rapprocher les niveaux de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA). Le Cese recommande par ailleurs de "lever très rapidement" les obstacles à l'utilisation des dispositifs de répit créés pour les aidants.   [Avec l'AFP]  

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