
Un médecin jugé par l'Ordre pour ne pas avoir signalé la tuberculose d'un patient
Un praticien nantais a été jugé par la chambre disciplinaire de l'Ordre régional des médecins des Pays de la Loire pour avoir laissé circuler un patient atteint de tuberculose sans en informer les autorités ni ses confrères. Il est aussi poursuivi pour avoir délivré de la prégabaline à des dizaines de patients, sans raison médicale.

La chambre disciplinaire de l'Ordre régional des Pays de la Loire a eu à se pencher sur le cas d'un médecin des quartiers nord de Nantes, connu pour soigner des patients "vulnérables". Ce généraliste, décrit comme "dévoué", aurait laissé circuler un patient atteint de tuberculose -maladie à déclaration obligatoire- sans prévenir les autorités ni ses confrères, rapporte Le Parisien.
Le praticien aurait, en effet, envoyé son patient au CHU de Nantes pour que celui-ci passe une radio des poumons, sans informer l'hôpital de la condition de cet homme. Il pensait que ce dernier, originaire de Tchétchénie, était possiblement atteint d'une pathologie cancéreuse.
Or, à la suite de cet examen, le généraliste n'a pas eu de nouvelles de ce patient, qui est finalement réapparu après plusieurs mois. Il a alors été envoyé aux urgences, où il lui a été diagnostiqué une "tuberculose active", écrivent nos confrères du Parisien.
"Peu de confrères reçoivent des SDF, il [le généraliste] a ce mérite-là, mais la prise en charge nous a quand même posé question", a indiqué, le 21 mai, le président du conseil départemental de l'Ordre des médecins de Loire-Atlantique devant la chambre disciplinaire de l’Ordre régional des Pays de la Loire. La décision doit être rendue dans six semaines.
Mais ce n'est pas la seule accusation qui plane sur le praticien nantais. Poursuivi pour avoir délivré de la prégabaline à des dizaines de patients sans raison médicale, le généraliste doit être jugé dans les prochaines semaines par le tribunal correctionnel de Nantes pour escroquerie au préjudice de la Sécurité sociale et pour avoir émis des ordonnances fictives.
[avec Le Parisien]
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