Frédéric Péchier, un "tueur en série" avec une clinique pour "terrain de jeu" : la cour d'assises motive sa peine
Dans un texte de 57 pages que l'AFP a pu consulter, la cour d'assises du Doubs revient sur la personnalité de Frédéric Péchier, condamné jeudi à la réclusion criminelle à perpétuité pour 30 empoisonnements de patients, dont 12 mortels.
"La multiplicité des actes criminels", jugés lors du procès de Frédéric Péchier pendant près de trois mois et demi aux assises du Doubs, "conduit à évoquer le fonctionnement d'un tueur en série", écrit la cour dans ses motivations, publiées cinq jours après le verdict rendu le 18 décembre. Ce document de 57 pages, signé par la présidente de la cour Delphine Thibierge et par le premier juré, revient longuement sur la personnalité de l'accusé, "divisée entre un moi adapté avec son entourage familial et un moi blessé dans son environnement professionnel".
Le texte revient notamment en détail sur les 30 cas d'empoisonnement reprochés à l'anesthésiste, accusé d'avoir pollué des poches de transfusion afin de nuire à des collègues. "Frédéric Péchier a ainsi utilisé ses connaissances médicales et anesthésiques à la fois pour régler des différends professionnels avec ses confrères et répondre à des tensions internes de son mal-être, attestées notamment par une tentative de suicide (en 2014) et des consultations ponctuelles avec un psychologue", estiment les juges.
L'anesthésiste intervenait ensuite parfois pour tenter de réanimer les victimes, mais 12 d'entre elles sont décédées. "L'accusé a pu trouver au sein de la clinique Saint-Vincent [de Besançon où la plupart des empoisonnements ont eu lieu] un terrain de jeu lui permettant d'obtenir la reconnaissance professionnelle qu'il attendait de son père, bénéficiant à ce titre d'une certaine aura au sein du bloc opératoire", souligne la cour d'assises du Doubs.
Frédéric Péchier, qui a toujours clamé son innocence, a fait appel de la sanction prononcée par la cour. Incarcéré immédiatement après le verdict, il a également formulé une demande de remise en liberté dans l'attente de son procès en appel.
[avec AFP]
La sélection de la rédaction
Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?
Fabien BRAY
Non
Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus