Faute de médecins, les urgences de Senlis fermées pour une durée indéterminée

14/12/2021 Par Sandy Bonin
C'est la deuxième fois que les urgences de l'hôpital de Senlis dans l'Oise ferment faute de médecins. L'été dernier, le service avait déjà été fermé pendant deux mois, forçant les patients à se rediriger vers l'hôpital de Creil. 

"En raison d'un manque de ressources médicales et en vue d'assurer des conditions optimales de prise en charge des patients et de travail des professionnels, les urgences adultes du GHPSO (groupe hospitalier public sud de l'Oise) doivent être temporairement regroupées sur un site unique, celui de Creil, qui connait le plus grand nombre de passages et dispose du plateau technique le plus important", indique la direction dans un communiqué. 

Les urgences ferment donc pour une durée indéterminée. Le SMUR (service mobile d'urgence et de réanimation) de Senlis est également transféré à Creil.  

Pour le comité de défense de l’hôpital, les soignants ou les élus réunis, derrière cette interruption annoncée comme passagère, c’est un arrêt définitif qui se prépare et qui pourrait entraîner, à petit feu, la fin de l’hôpital de Senlis. "On se sentait de plus en démunis et là le couperet est tombé", lâche un infirmier du Smur dans Le Parisien. Pour lui, il n’y aura pas de retour en arrière. "Je suis même étonné qu’on parle de temporaire car il n’y a plus de médecin. S’il y a réouverture, ce ne sera pas sous la forme que l’on a connue." 

L'effectif médical des deux sites "compte actuellement 13 équivalents temps plein (ETP) de médecins urgentistes, contre 22 à 27 ETP nécessaires dans des conditions optimales", explique le GHPSO. La fermeture intervient "le temps de renforcer l’effectif médical, autour d’un projet médico-soignant rénové et attractif". "Ce dispositif transitoire sera revu dès que possible (...) Une réouverture de jour du service d’urgences de Senlis pourrait ainsi intervenir après le recrutement de trois à quatre médecins urgentistes", poursuit la direction, assurant travailler en lien avec l'ARS et en "coopération avec les centres hospitaliers du territoire, en particulier celui de Beauvais". 

"Tout un bassin de vie de 100.000 habitants n'a plus ni urgences ni Smur !" a déploré auprès de l'AFP le Dr Véronique Pruvost Bitar, présidente du comité de défense de l'hôpital de Senlis. "Ici, vous avez des villages qui seront maintenant à une heure de route, des gens risquent d'attendre une heure que le Smur arrive. On met gravement en danger le public", estime-t-elle. 

 

[Avec l'AFP et leparisien.fr

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