Un hôpital veut se séparer d’une généraliste bientôt retraitée, les médecins du service menacent de démissionner

06/03/2023 Par Marion Jort
Tous les médecins généralistes du service de médecine polyvalente et générale de l’hôpital de Nevers ont lancé une pétition et menacent de démissionner pour soutenir l’une des praticiennes de l’équipe qui, à 67 ans, demande une prolongation de son contrat… refusée par la direction.  
 

C’est tout un service de l’hôpital de Nevers (Nièvre) qui risque de fermer, en soutien à une médecin de l’équipe de médecine polyvalente et générale. Cette dernière, âgée de 67 ans, a fait une demande en ce début d’année pour pouvoir rester dans son service, malgré le fait qu’elle ait l’âge de partir à la retraite. Et contre toute attente… la direction a refusé.  

Après "quinze ans de bons et loyaux services dans (le) service", elle s’est vu proposer "à la place […] d’être soit mutée à l’hôpital Colbert, soit mutée à Château-Chinon, soit d’être gentiment remerciée et donc non renouvelée", dénoncent ses trois confrères, qui ont décidé de lancer une pétition, intitulée “Non à la fermeture du service de médecine polyvalente et générale de l’hôpital de Nevers".  

Car pour protester contre cette décision de leur direction, ces trois médecins généralistes ont menacé la direction de partir. “Il y a tant de besoins ailleurs pour des médecins généralistes comme nous que nous n’avons que l’embarras du choix”, rappelle l’un d'eux dans la pétition, précisant qu’une autre hiérarchie pourrait respecter “un peu plus leur travail”. “Quel est l’intérêt de déstabiliser le seul service avec un effectif médical stable de l’établissement, et qui dispose d’une vision à long terme avec trois jeunes médecins investis ?", regrette aussi le médecin dans son texte.  

Malgré cette initiative, la direction de l’hôpital n’entend pas revenir sur sa décision. Contactée par Le Journal du Centre, elle explique ne pas conserver la future retraitée à sa place actuelle pour "rééquilibrer les effectifs médicaux des services […] afin de s’assurer du maintien de l’offre de soins”. “Il s’agit donc de mobiliser un médecin d’un service largement doté en praticiens (un médecin pour six patients) au profit d’autres services qui en manquent", précise-t-elle, considérant que le service de médecine générale peut continuer à assurer ses missions “dans de bonnes conditions”, avec un ratio d’un médecin pour huit patients. 

[avec Le Journal du Centre]  

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