Il subit trois chimios, le retrait de sa prostate et de sa vessie par erreur : l’hôpital condamné à l’indemniser

28/02/2022 Par L. C.
L'hôpital de Quimper a été condamné à verser 187.963 euros à un patient après une erreur de diagnostic aux lourdes conséquences. L’homme a en effet subi trois chimiothérapies, le retrait de sa prostate et de sa vessie avant que le diagnostic de tumeur ne soit remis en cause.

  C’est une erreur qui ne pourra jamais être réparée. Le 19 juin 2011, un homme de 36 ans se rend au centre hospitalier de Cornouaille de Quimper, après avoir découvert du sang dans son urine. L’établissement décide de pratiquer un neuroscanner et identifie une tumeur de la vessie et des lésions suspectes métastatiques, rapporte Ouest France. D’août 2011 à novembre, le patient subit trois chimiothérapies. Le 30 décembre 2011, sa vessie et sa prostate lui sont retirées. Mais après avoir analysé les prélèvements, l’hôpital remet en cause le diagnostic initial de cancer. Un service d’anatomo-pathologie parisien conclut en réalité à un pécome vésical d’une forme rare. Seulement cinq cas ont en effet été rapportés dans la littérature médicale. Le patient aurait par la suite subi de nombreuses complications, notamment plusieurs pyélonéphrites ayant nécessité une hospitalisation, mais aussi une résection de l’anastomose urétéro-iléale droite droite sur entérocystoplastie. En octobre 2014, le CHU de Nancy – où le patient a déménagé depuis – conclut que la pathologie dont il souffrait était bénigne et ne nécessitait pas les traitements et interventions réalisés à l’hôpital de Quimper. L’homme, qui ne travaille plus et est depuis atteint de dysfonction érectile et de fuites urinaires, a saisi la justice pour réclamer une indemnisation, qu’il estimait à hauteur de 815.336 euros, pour les préjudices subis. Le 4 juin 2020, le tribunal administratif de Rennes avait condamné l’établissement à verser 183.213 euros au patient et 60.398 euros à la Caisse primaire d’Assurance maladie. En novembre dernier, la cour administrative d’appel de Nantes a décidé de réévaluer l’indemnisation, portant le montant des préjudices à 187 963 euros, tenant compte du préjudice d’agrément de cet amateur de football qui ne peut plus pratiquer aucun sport, de sa perte de gains professionnels et de son préjudice esthétique et sexuel. [avec Ouest France et actu.fr]

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