Enfants prématurés : des troubles neuro-développementaux mineurs à ne pas négliger

30/04/2021 Par Marielle Ammouche
Pédiatrie
A l’âge de 5 ans et demi, 35% des enfants nés extrêmes prématurés (entre 24 et 26 semaines d’aménorrhée révolues), près de 45% des grands prématurés (27 et 31 SA) et 55% de ceux nés modérément prématurés (32 et 34) auront un développement proche de la normale. C’est ce qui ressort des dernières données de l’étude Epipage-2 réalisée par les chercheurs français (Inserm-Université de Paris, AP-HP), qui a porté sur 3.083 enfants nés prématurément, et qui visait à dresser un tableau à la fois sanitaire et psychosocial de l’évolution de ces enfants à 5 ans ½, un âge où il est plus facile d’analyser ces paramètres.

« L’âge de 5 ans et demi correspond à un moment clé du développement de l’enfant permettant notamment le diagnostic de difficultés d’apprentissage et l’étude des compétences cognitives qui avant cet âge sont beaucoup plus difficiles », souligne ainsi Pierre-Yves Ancel, service de santé publique et médecine sociale de l’hôpital Cochin AP-HP (Unité CIC mère enfant), responsable de l’équipe EPOPé.  La prématurité touche chaque année environ 55.000 naissances en France. Elle est la première cause de mortalité néo natale et est responsable de la moitié des handicaps d’origine périnatale.   Les résultats de ce volet de l’étude mettent en évidence que plus la prématurité est grande, plus les enfants présentaient de troubles neuro-développementaux. Ainsi, des difficultés sévères ou modérées étaient retrouvées chez 27% des enfants nés extrêmes prématurés, 19% des grands prématurés et 12% des enfants modérément prématurés. Il s’agissait de difficultés motrices, de la vision ou de l’audition, ou des déficiences intellectuelles. Globalement, plus d’un tiers des enfants présentaient des difficultés dites mineures, mais qui nécessitaient tout de même un soutien et une prise en charge adaptée pour éviter qu’elles ne retentissent sur le quotidien de l’enfant ou ses apprentissages.   La très grande majorité des enfants modérément prématurés (93%) pouvait suivre une scolarité normale, sans soutien spécifique. Mais ce n’était que le cas que de 73% des enfants extrêmes prématurés. Un soutien au développement de type orthophonie, psychomotricité, ou encore soutien psychologique était ainsi nécessaire pour plus de la moitié des enfants nés extrêmes prématurés, un tiers des grands prématurés et un quart des enfants nés modérément prématurés.   Enfin l’enquête permet de mettre en évidence la grande inquiétude des parents concernant l’avenir de leurs enfants. Elle « souligne ainsi l’importance de l’environnement dans lequel évolue l’enfant et renforce la nécessité de proposer aux familles un accompagnement coordonné, à la fois médical, éducatif et social. Ces inquiétudes sont réelles, même quand le développement de l’enfant est considéré comme normal », souligne l’Inserm.  La cohorte Epipage continue actuellement de faire l’objet d’un suivi. Un nouveau recueil d’informations est prévu à 10 ans. 

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