On en sait plus sur la durée du Covid long

13/01/2023 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Une vaste étude de cohorte met en évidence que la morbidité associée au Covid long, en cas d’infection initiale bénigne, est faible et généralement résolue dans l’année suivant l’infection initiale. Elle souligne, en outre, l’impact positif de la vaccination sur le risque de dyspnée persistante.

 

Si la plupart des symptômes de Covid disparaissent généralement dans les deux à quatre premières semaines de l’infection, nombreuses sont les personnes à souffrir de symptômes persistants, parfois appelés Covid long. De présentation très variée, ils peuvent handicaper fortement la vie des patients. Ils sont principalement constitués par une dyspnée, une fatigue, une anosmie/ agueusie, des myalgies, une toux, des troubles cognitifs, des douleurs thoraciques et des palpitations, qui varient en prévalence et en gravité.  

De précédentes données ont montré que ces symptômes étaient fortement liés à la présentation de la phase aigüe de la maladie. Les mécanismes immunologiques et la physiopathologie du Covid long sont encore à l'étude, mais certains facteurs de risque ont déjà été identifiés, notamment l'âge, les comorbidités préexistantes (telles que l’obésité, les maladies cardiovasculaires, les maladies pulmonaires chroniques, les maladies rénales, l'hypertension et le diabète), la gravité initiale de la maladie, et le sexe féminin. 

La fréquence de ce trouble est difficile à évaluer. D'après des données de Santé publique France, publiées en juillet 2022, 30% des personnes ayant été infectées par le Sars-CoV-2 pourraient présenter des critères de Covid long (défini par des symptômes persistant au moins 2 mois, et non expliqués par une autre étiologie que le Covid). Et des données britanniques ont évalué la prévalence du Covid long (symptômes persistant plus de 4 semaines) à 2,4% de la population totale.

Mais les données restent incomplètes dans ce domaine. En outre, on ne connait pas l’influence de la souche à l’origine de l’infection, ni l’impact du vaccin. C’est pourquoi, des chercheurs israéliens ont mené une vaste étude. Il s’agissait, en particulier, d’analyser les symptômes persistants de Covid un an après un Covid léger à modéré, et d’évaluer leur association avec l'âge, le sexe, les différents variants du Sars-CoV-2 et le statut vaccinal. 

Cette étude de cohorte rétrospective à l'échelle nationale a porté sur une population totale de 1 913 234 personnes de tous âges, issues des Maccabi Healthcare Services, un des principaux organismes d’assurance en Israël. Les participants ont eu un test PCR au Covid positif entre le 1er mars 2020 et le 1er octobre 2021 ont été inclus. Au sein de cette population, près de 300 000 sujets éligibles ayant présenté un Covid léger, ont été inclus dans l’étude, et appariés à 300 000 autres sujets négatifs pour le Covid. L’âge médian étaient de 25 ans et 50,6% étaient des femmes. 

Les données qui ressortent de cette étude sont...

plutôt rassurantes. Les symptômes persistants les plus couramment rencontrés étaient l'anosmie et la dysgueusie, les troubles cognitifs, la dyspnée, la fatigue, et les palpitations. S’y ajoutaient, avec un excès de risque significatif mais plus faible, l'amygdalite streptococcique et les vertiges. La perte de cheveux, les douleurs thoraciques, la toux, les myalgies et les troubles respiratoires n'ont augmenté de manière significative que pendant la phase précoce.  

 

Durée généralement inférieure à 1 an 

Les auteurs ont montré que, dans la plupart des cas, les symptômes persistants de Covid étaient résolus dans l'année suivant le diagnostic. "Bien que le long phénomène de Covid ait été redouté et discuté depuis le début de la pandémie, nous avons observé que la plupart des problèmes de santé survenant après une évolution bénigne de la maladie sont restés pendant plusieurs mois et sont revenus à la normale au cours de la première année. Cet ensemble de données nationales de patients atteints de Covid-19 léger suggère qu’une forme bénigne de la maladie n'entraîne pas de morbidité grave ou chronique à long terme chez la grande majorité des patients." 

Les scientifiques ont par ailleurs constaté que la vaccination entrainait une réduction du risque de dyspnée persistante, mais n’avait pas d’influence sur les autres paramètres. Il n’y avait pas de différences non plus entre les sexes. Les enfants étaient plutôt protégés, les symptômes se résolvant souvent au cours de la phase aigüe. En outre, aucune différence n’a été constatée en fonction des différents variants du Sars-CoV-2.  

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Claire FAUCHERY

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