Infections nosocomiales : renforcer la prévention des staphyloccoccies

10/06/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Entre 2008-2017, 986 décès sont liés à une infection associée aux soins (IAS), rapporte une étude parue dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) daté du 9 juin 2020, qui a porté uniquement sur les cas d’IAS ayant entraîné un décès qui ont fait l’objet d’un signalement.

Globalement, sur cette période, l’évolution reste favorable avec une diminution des cas d’IAS ayant entrainé un décès - de 11% à 4% - au cours de ces 10 années. Entre 2008 et 2012, on a comptabilisé en moyenne 103 signalements d’IAS avec décès ; puis, sur la période suivante, une diminution de près de 30% a été constatée, avec 80 signalements annuels. Cette mortalité provient principalement des services de réanimation (37%), suivi par la médecine (28%), la chirurgie (23%) et la néonatologie (10%). Les principales infections responsables sont des bactériémies (43%), pneumopathies (27%), infections digestives (18%), et infections de site opératoire (ISO) (12%).

Le principal germe en cause est le staphylococcus aureus (25%). Les bactériémies à staphylococcus aureus  représentent ainsi 16% de l’ensemble de ces 986 signalements, avec une résistance à la méticilline dans 36% des cas. « Les populations fragiles, et en particulier les nouveau-nés, sont particulièrement touchés par ces bactériémies à S. aureus et concentrent les signalements de cas et de décès groupés », soulignent les auteurs de cette étude. Les IAS à staphylocoque doré sont associées à la présence d’un cathéter dans près d’un tiers des cas (31%), d’une endocardite (8%) ou de valves cardiaques prothétiques (6%). Les autres microorganismes en cause sont Ccostridium difficile (11%) et pseudomonas aeruginosa (11%). Dans 10% des signalements, plusieurs bactéries sont mises en cause. Enfin, une antibiorésistance a été relevée pour 24% des cas. Les auteurs concluent que « les décès attribuables à une IAS font rarement l’objet d’un signalement. Une étude spécifique serait nécessaire pour estimer leur nombre global annuel en France ». Les résultats de cette étude soulignent cependant « la nécessité de renforcer les efforts de prévention, en particulier en ce qui concerne les infections sur cathéter chez les populations fragiles ».

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Claire FAUCHERY

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