Diabète de type 1 : le contrôle optimal de la glycémie permet de réduire le risque d’événement cardiovasculaire

27/04/2020 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie

L’étude DCCT (Diabetes Control and Complication Trial) est une étude dans laquelle des patients diabétiques de type 1 avaient été traités soit de manière intensive, soit de manière classique, il y a maintenant plus de 30 ans et qui avait permis de démontrer l’importance du traitement intensif de l’équilibre glycémique à une époque où l’on en doutait encore, avec un effet important sur la prévention des complications microvasculaires. Cette étude a été suivie de l’étude EDIC (Epidemiology of Diabetes Intervention and Complications) qui a permis de montrer que la qualité de l’équilibre métabolique initial tôt après le début de la maladie avait des effets à long terme sur les complications du diabète (mémoire glycémique). Ces études ont démontré qu’après l’âge, la glycémie était un facteur de risque de survenue d’un premier événement cardiovasculaire chez les patients diabétiques de type 1. C’est l’analyse de l’association entre les facteurs de risque classiques cardiovasculaires et l’importance des complications cardiovasculaires dans leur ensemble (dont la récidive des événements cardiovasculaires) qui est publiée dans le dernier numéro de Diabetes Care. Les événements cardiovasculaires chez les 1 441 participants de l’étude DCCT/EDIC ont été analysés soit en fonction du type (décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde aigu, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde silencieux, angor, angioplastie coronaire, pontage) et de l’insuffisance cardiaque, soit en fonction d’un critère composite (maladie cardiovasculaire ou événement cardiovasculaire majeur). Sur un suivi médian de 29 années, 239 participants ont eu 421 événements cardiovasculaires et 120 ont eu un événement cardiovasculaire majeur. L’âge était le facteur de risque le plus fort d’infarctus du myocarde, d’infarctus du myocarde silencieux, d’AVC et d’angioplasties coronaires alors que la glycémie était le facteur de risque le plus fort de décès cardiovasculaire, d’insuffisance cardiaque et d’angor, et que c’était le second facteur de risque le plus fort d’infarctus du myocarde aigu et de pontages coronaires et le troisième facteur de risque le plus fort d’AVC alors qu’il n’était pas associé à l’infarctus du myocarde silencieux. L’hémoglobine glyquée était le facteur de risque modifiable le plus fort de premier événement cardiovasculaire : HR = 1.38 (IC 95 % = 1.21 – 1.56) par augmentation de 1 % de l’hémoglobine glyquée, HR = 1.54 pour les événements cardiovasculaires majeurs (1.30 – 1.82) mais aussi pour les récidives des événements cardiovasculaires (rapport d’incidence des événements cardiovasculaires = 1.28 (1.09 – 1.51) et des événements cardiovasculaires majeurs (IR = 1.89 ; 1.36 – 2.61). En conclusion la prise en charge de manière intensive de la glycémie est recommandée pour diminuer le risque d’événement cardiovasculaire initial dans le diabète de type 1. Mais après un premier événement, un contrôle glycémique optimal pourrait réduire le risque de survenue d’une autre pathologie cardiovasculaire. Ceci constitue un argument supplémentaire pour maintenir les efforts sur le contrôle glycémique optimal.

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