Une nouvelle hormone : l’irisine ! Capable d’agir sur le tissu adipeux blanc et de lui donner des caractéristiques de tissu adipeux brun

19/02/2012 Par Pr Philippe Chanson

PGC1-aest un co-activateur transcriptionnel qui médie un certain nombre de programmes biologiques en rapport avec le métabolisme énergétique. Initialement, PGC1-a  a été décrit comme un co-activateur de PPAR-gqui module l’expression de l’UCP1 et la thermogenèse dans le tissu adipeux brun. Mais PGC1-acontrôle aussi la biogenèse mitochondriale et le métabolisme oxydatif dans un certain nombre de types cellulaires. PGC1-aest induit dans le muscle par l’exercice et stimule un certain nombre des effets bénéfiques de l’exercice au niveau du muscle comme la biogenèse mitochondriale, l’angiogenèse et la transition des types de fibres musculaires. Les effets de PGC1-avont même au delà puisqu’ils semblent protéger de l’obésité en rapport avec l’âge et prolongent l’espérance de vie dans certaines espèces. Tout ceci suggère que PGC1-astimule la sécrétion de facteurs à partir du muscle squelettique capable de modifier la fonction d’autres tissus. L’équipe de Bruce Spiegelman montre, dans un article de Nature, que chez la souris l’expression de PGC1-aau niveau musculaire stimule l’expression de FND5 qui est une protéine de membrane. Cette protéine de membrane est clivée et secrétée comme une hormone. Ils ont donné le nom d’irisine à cette hormone nouvellement identifiée. L’irisine agit sur le tissu adipeux blanc en culture et elle stimule in vivo l’expression d’UCP1 et programme le développement de ce tissu adipeux blanc vers des caractéristiques proches de celle du tissu adipeux brun. L’irisine est induite par l’exercice chez les souris et dans l’espèce humaine et des augmentations modérées de l’irisine au niveau sanguin produisent une augmentation de la dépense énergétique chez la souris sans modification des mouvements ni de la prise alimentaire. Ceci s’accompagne d’une amélioration de l’obésité et de l’homéostasie glucidique. Ainsi PGC1-aet l’exercice, par l’intermédiaire de l’irisine, transforment le tissu adipeux blanc en un tissu adipeux proche du tissu adipeux brun dont les caractéristiques énergétiques sont très différentes et cela via cette hormone, appelée irisine. L’irisine, en plus de son intérêt sur le plan cognitif pourrait donc représenter une thérapeutique pour les maladies métaboliques humaines ainsi que pour d’autres pathologies qui sont améliorées par l’exercice.

 
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