Frédéric Valletoux, dans l'émission Dimanche en politique, sur France 3, le 24 mars

Solidarité territoriale des médecins : "C’est une douce illusion", estime Valletoux

Dans une interview à La Dépêche, le député Frédéric Valletoux, ex-ministre chargé de la Santé, s’est exprimé sur la mission de solidarité territoriale. Pour lui, appeler les médecins à consulter volontairement dans des zones sous-dotées est peu efficace et d’autres mesures, qui tardent à se mettre en place, le seraient davantage.  

07/07/2025 Par Pauline Machard
Déserts médicaux
Frédéric Valletoux, dans l'émission Dimanche en politique, sur France 3, le 24 mars

"Une façon très cosmétique de regarder le problème des déserts médicaux." C’est en ces termes que l’ancien ministre chargé de la Santé, Frédéric Valletoux, aujourd’hui député (Horizons) de Seine-et-Marne et président de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, qualifie dans une interview accordée à La Dépêche, l’annonce des 151 "zones rouges" concernées par la mission de solidarité territoriale. 

Pour rappel, le principe de "solidarité territoriale" est une mesure centrale dans le pacte de lutte contre les déserts médicaux annoncé fin avril par François Bayrou, qui vise à inciter les médecins issus de territoires mieux dotés à se rendre jusqu’à deux jours par mois dans une zone particulièrement sous-dotée. Le Gouvernement souhaite mettre en place ce dispositif dès septembre prochain. Dans la phase pilote, le renfort se fera sur la base du volontariat, mais des mesures législatives plus contraignantes viendront compléter le dispositif.  

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Pour le député Horizons, comme cette mesure vient "s’ajouter à d’autres, peut-être que l’accumulation de décisions va permettre que les choses aillent mieux, mais personne ne croit vraiment que cette affaire de consultations volontaires va changer quelque chose, d’autant que les organisations syndicales sont bien peu allantes sur le sujet".  

Il faudrait "déjà mettre en œuvre les mesures qui attendent toujours"

Interrogé par le quotidien régional sur ce "qui pourrait vraiment changer les choses", l’ancien ministre a répondu : "Ce qu’il faudrait, c’est déjà mettre en œuvre les mesures qui attendent toujours." Citant "l’obligation pour les cliniques privées de participer à la permanence des soins pour soulager les hôpitaux. Ça a été voté en décembre 2023, mais les décrets d’application n’ont toujours pas été pris".

 

Le politique évoque aussi le "déploiement sur le territoire des 3700 médecins généralistes de quatrième année d’internat, des docteurs juniors, que l’on va répartir sur le territoire. Cela représente en moyenne une quarantaine de docteurs juniors par département, qui seront habilement répartis", déclare-t-il dans les colonnes du journal. Il estime que cette dernière mesure "aura un vrai impact, car un docteur junior, c’est quelqu’un qui consulte et prescrit en autonomie, donc qui double la capacité d’un cabinet classique". 

Il estime que "cela va fonctionner, car les docteurs juniors n’auront pas le choix : ils seront affectés dans certains endroits et devront y aller". "On espère que les médecins iront volontairement dans des zones non pourvues, alors qu’eux-mêmes, dans leurs cabinets, sont débordés. C’est une douce illusion", poursuit-il.  

[Avec La Dépêche]  

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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 13 jours
Donner la parole à cet ancien journaliste , qui a tué l'hôpital en tant que Président de la FHF, qui a fait sombrer le système de santé en tant que Ministre , qui a perdu les élections et qui est reve
Photo de profil de B M
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 17 jours
voila des termes de dictature qui ne se cachent plus de belles formules faussement bien-pensantes. De la part d'un des plus grands tocards politiques français, tellement anti-médecin qu'il pense qu' i
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 17 jours
cela va fonctionner, car les docteurs juniors n’auront pas le choix : ils seront affectés dans certains endroits et devront y aller Quel charmant personnage !
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