
Deux jours par mois dans un désert : "Le Gouvernement invente le concept de volontariat obligatoire"
Alors que le Sénat a adopté ce mardi 13 mai, en première lecture, la proposition de loi du sénateur LR Philippe Mouiller visant à améliorer l'accès aux soins dans les territoires, le syndicat de jeunes généralistes Reagjir dénonce "l’invention d’un concept kafkaïen de volontariat obligatoire". Le texte instaure en effet une mission de "solidarité territoriale" pour l'ensemble des médecins.

Votée mardi 13 mai au Sénat, la PPL Mouiller entend conditionner l'installation d'un généraliste libéral en zone surdotée à un exercice partiel dans un territoire sous-doté et l'installation d'un spécialiste à la cessation d'activité d'un confrère de même spécialité, ou, à défaut, à un exercice partiel dans un désert. Un amendement du Gouvernement prévoit également que tous les médecins libéraux et salariés participent "à une mission de service public de solidarité territoriale en dispensant des soins en dehors de leur lieu d’exercice habituel" (jusqu'à deux jours par mois) afin de garantir l’accès aux soins dans les zones les plus prioritaires.
"S’il est bien inscrit que cette mission se base sur le volontariat, il est également prévu que l’ARS puisse désigner nommément un médecin pour assurer ces consultations. Celui-ci ne pourra alors s’y soustraire qu’en s’acquittant d’une pénalité financière allant jusqu’à 1 000 euros par jour", dénonce Reagjir dans un communiqué.
"L’invention d’un concept kafkaïen de volontariat obligatoire ressemble davantage à une tentative hypocrite de faire accepter à la profession des mesures coercitives souhaitées par certains parlementaires, plutôt qu’à une volonté réelle de répondre à la problématique d’accès aux soins de la population", s'insurge le syndicat des jeunes installés et remplaçants. "Le principe de solidarité territoriale n’aura de sens que s’il s’appuie sur le volontariat, dans une logique de responsabilisation collective, et non sur la contrainte individuelle ciblée, au risque d’épuiser des médecins déjà fortement sollicités, et de détourner les jeunes et futurs médecins de l’installation au profit d’autres modes d’exercices moins contraignants", rappelle le Dr Raphaël Dachicourt, président de Reagjir.
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