
Quatrième année d'internat : seuls 16% des maîtres de stage prêts à accueillir un docteur junior
D'après un récent sondage, seuls 16% des maîtres de stage universitaire (MSU) se disent prêts à accueillir un docteur junior de médecine générale dans les conditions actuellement fixées par le Gouvernement.

Alors que la rémunération des maîtres de stage universitaire (MSU) des futurs docteurs juniors de médecine générale a été officialisée mi-mai par le ministre chargé de la Santé, les principaux concernés font grise mine. Le socle forfaitaire de 1800 euros pour encadrer un docteur junior, ainsi que les primes de 800 euros en cas d'exercice en zone sous-dense (ZIP) et de 400 euros en cas de supervision de la PDSA, ne convainquent pas les MSU de médecine générale, qui espéraient une meilleure indemnisation.
D'après un sondage, réalisé par le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) et le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG), plus de 45% des MSU répondants* affirment souhaiter accueillir un docteur junior. Mais, dans les conditions fixées par le Gouvernement, seuls 16% des généralistes interrogés restent prêts à accueillir un apprenti généraliste.
Pour les deux organisations d'enseignants de médecine générale, il y a urgence. "Le CNGE et le SNEMG ne peuvent se résoudre à l’échec d’une réforme attendue, programmée, négociée et indispensable. C’est pourquoi ils alertent aujourd’hui les pouvoirs publics", peut-on lire dans le communiqué, diffusé ce jeudi 5 juin.
Le 28 mai, lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), le ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder, a pourtant assuré que la rémunération proposée aux MSU était déjà nettement "significative", et a soutenu qu'il n'y aurait "pas de réouverture de discussions" sur le sujet. "Je crois qu'il faut faire attention, a-t-il expliqué, il y a un niveau de responsabilisation aussi important à avoir. On a quand même plus de 3000 milliards d'euros de dette, la Cour des comptes vient de dire qu'on était dans des dépenses sociales qui devenaient incontrôlables, là on donne jusqu'à 3000 euros à un maître de stage pour avoir un docteur junior qui va participer à l'offre de soins…"
Si le Pr Olivier Saint-Lary, à la tête du CNGE, a bien "conscience du contexte économique actuel", "on ne peut [toutefois] pas imaginer que les MSU vont se mobiliser" dans ces conditions, indique-t-il à Egora. Pour lui, les arbitrages du Gouvernement concernant l’accueil des docteurs juniors par les maîtres de stage "vont faire capoter la quatrième année". "Je peux comprendre que le ministre soit inflexible, mais la question est de savoir si on change dès maintenant les conditions [fixées] ou si on attend l’échec de la réforme en 2026 ?", abonde le président du CNGE.
Sans action rapide, "l’État sera alors pleinement responsable de l’échec de cette réforme [de la quatrième année d'internat] pourtant essentielle et devra assumer toutes les conséquences de ce fiasco en matière de formation et d’accès aux soins dans tous les territoires", insistent le CNGE et le SNEMG.
*4439 MSU ont répondu au sondage.
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