Syndrome des ovaires polykystiques : rechercher ces troubles qui altèrent la qualité de vie

25/03/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Gynécologie-Obstétrique
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est la plus fréquente des pathologies endocriniennes et métaboliques chez la femme, touchant environ 10 % d’entre elles.

Il est caractérisé par une hyperandrogénie et une irrégularité menstruelle ainsi qu’une fréquente hyperinsulinémie, une insulinorésistance et un risque accru de pathologie cardiovasculaire et de diabète. Sur le plan phénotypique, la présentation d’un SOPK est variable, même si les patients présentent souvent une obésité, un hirsutisme et une infertilité. Les conséquences psychologiques sont importantes avec altération de la qualité de vie et risque accru de dépression et d’anxiété. On dispose néanmoins de peu de données concernant le comportement alimentaire et les troubles du sommeil en rapport avec de possibles apnées du sommeil obstructives ou encore la fonction sexuelle. L’équipe de la Mayo Clinic a donc mené une revue systématique avec méta-analyse pour aborder la relation entre SOPK et ces différents troubles. Trente-six études rapportant des données concernant 349 529 patientes ont été incluses dans la revue. En comparaison des femmes sans SOPK, les femmes avec SOPK avaient plus souvent une boulimie (odds ratio = 1.37 ; IC 95 % = 1.17 à 1.6), des frénésies alimentaires (OR = 2.95 ; 1.61 à 5.42) ou un trouble du comportement alimentaire quelconque (OR = 1.96 ; 1.18 à 3.24) mais n’avaient pas d’anorexie mentale (OR = 0.92 ; 0.78 à 1.10). Les femmes ayant un SOPK avaient plus souvent des troubles du sommeil comme une hypersomnie (OR = 4.39 ; 1.07 à 18.07) ou des apnées obstructives du sommeil (OR = 10.8 ; 2.39 à 48.83). La satisfaction sexuelle des femmes ayant un SOPK est inférieure lorsqu’elle était mesurée sur une échelle visuelle analogique (différence moyenne = -29.6 ; -36.9 à -22.3) mais il n’y avait pas de différence sur l’index de fonction sexuelle féminine totale (différence moyenne = -0.06 ; -0.51 à + 0.38). En conclusion, selon cette étude, il semble bien que le SOPK soit associé à une augmentation du risque de troubles des conduites alimentaires et des troubles du sommeil ainsi qu’une baisse de la satisfaction sexuelle. Il est donc important de vérifier la présence de ces troubles chez ces femmes pour intervenir de façon précoce et améliorer la qualité de vie.

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Claire FAUCHERY

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