"L’Assurance maladie est prête à investir dans cette nouvelle convention" : Thomas Fatôme tend la main aux médecins

01/12/2022 Par Marion Jort
Alors qu’une nouvelle convention médicale est en cours de négociation, et que la profession est en grève, le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme, a adressé une longue lettre aux médecins de ville afin de leur assurer que “l’Assurance maladie mesure pleinement la place centrale que tient la médecine libérale dans le système de soins”. 

  Le mois dernier, l’Assurance maladie a donné le top départ des négociations conventionnelles avec les syndicats de médecins libéraux, qui ont préféré quitter la table pour imposer la question tarifaire. A 15 jours de la prochaine séance plénière, et alors que la profession est en grève, le DG de la Cnam a décidé d’adresser une longue lettre aux médecins libéraux afin de rappeler les quatre grandes priorités de ces discussions : “renforcement de la prévention, recul des inégalités d’accès aux soins, lutte contre les déserts médicaux et accélération du virage numérique”. “Je veux tout d’abord vous redire que l’Assurance maladie mesure pleinement la place centrale que tient la médecine libérale dans le système de soins. Vous êtes 110 000 médecins libéraux en exercice qui, chaque jour, recevez dans vos cabinets plus de deux millions de patients. Au-delà de la diversité de vos spécialités, de vos organisations, des pathologies que vous prenez en charge, vous jouez un rôle clé pour la santé des Français”, a poursuivi Thomas Fatôme.  Il promet, dans son courrier, que l’Assurance maladie souhaite “réaffirmer le rôle central du médecin généraliste traitant dans le parcours de soins, et la nécessité d’un second recours spécialiste ambulatoire, organisé et accessible”. Mais, relève-t-il, “notre système de santé est confronté à un ‘effet ciseau’, caractérisé par une baisse de la démographie médicale d’un côté et par une augmentation simultanée de la patientèle âgée et en affection de longue durée de l’autre”.  La conséquence de ce phénomène, explique le DG de la Cnam, c’est une augmentation des patients n’ayant pas de médecin traitant ou peinant à obtenir des rendez-vous en ville. “Pour vous, il se traduit par une pression croissante sur votre activité. Vous êtes ainsi de plus en plus nombreux à nous faire part d’une dégradation de vos conditions d’exercice, voire de situations d’épuisement professionnel.” 

  “La chasse aux certificats inutiles” Mais il n’y a rien d’inexorable à cela, assure Thomas Fatôme. “Cette situation, inédite, est surmontable si l’on vous donne les moyens – organisationnels, humains et financiers – de répondre à ces défis”, écrit-il avant de promettre en faire sa “priorité”. “Le recours à un assistant médical permet d’augmenter en moyenne sa patientèle de 10% sans travailler davantage, et d’améliorer dans le même temps sa pratique et sa qualité de vie au travail. Un des chantiers de la négociation consistera donc à assouplir et diffuser massivement ce dispositif.” “Le médecin libéral doit être entouré et aidé, s’inscrire le plus possible dans un exercice coordonné et protocolisé, en lien étroit avec les autres professionnels de santé libéraux du territoire”, considère-t-il encore.  Dans la suite de son courrier, le DG de la Cnam s’engage à faire diminuer la charge administrative des libéraux “en faisant la chasse aux demandes de certificats inutiles, en simplifiant la nomenclature, les procédures et les échanges d’informations avec vos patients, vos confrères et les administrations publiques”“L’Assurance maladie est prête à investir dans cette nouvelle convention, à revaloriser les tarifs des actes et consultations, et à accroître la reconnaissance de votre engagement dans la prise en charge de vos patients. Votre action diagnostique et clinique, plus longue pour certains patients complexes, doit être valorisée à sa juste valeur”, s’engage-t-il, considérant enfin qu’il faut “trouver un équilibre” afin que les médecins exercent “dans les meilleures conditions possibles” et qu’ils puissent assurer la “responsabilité populationnelle qui leur incombe”.

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Claire FAUCHERY

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