
Le tarlatamab, nouvelle option dans le cancer du poumon
Touchant 6 500 patients par an, principalement des fumeurs, les cancers bronchopulmonaires à petites cellules ont des options thérapeutiques limitées. "En première ligne, l’immunothérapie a amélioré les standards, mais son impact reste modéré. En deuxième ligne, la chimiothérapie reste le standard, avec des résultats modestes et peu d’innovation depuis près de 20 ans", a décrit le Pr Nicolas Girard, pneumologue, coordinateur de l’Institut du thorax Curie-Montsouris à Paris, lors d’une conférence de presse organisée par Amgen le 27 mai, en amont du congrès de l’Asco.

Le laboratoire y a présenté les résultats de son étude de phase III DeLLphi-304, qui a évalué le tarlatamab (Imdelltra) associé à la chimiothérapie, en deuxième ligne chez 509 patients dont la maladie a progressé pendant ou après la chimiothérapie. La survie globale a augmenté significativement, à 13,6 mois contre 8,3 mois avec la chimiothérapie seule. Des bénéfices significatifs sont également enregistrés en termes de survie sans progression et de survenue de dyspnée et/ou de toux liées au cancer. La prévalence des effets indésirables de grade 3 ou plus était moindre qu’avec la chimiothérapie seule (54% contre 80%), entraînant moins d’interruptions de traitement (5% contre 12%).
Le tarlatamab est fondé sur la technologie Bispecific T-cell Engager (BiTE) développée par Amgen, "une plateforme d’immuno-oncologie ciblée" qui a "le potentiel de traiter différents types de cancer grâce à des antigènes spécifiques aux tumeurs". Cette thérapie bispécifique "se lie à la fois à DLL3 (présent sur les cellules cancéreuses) et à CD3 (présent sur les lymphocytes T), ce qui entraîne une lyse des cellules cancéreuses médiée par les cellules T". Elle a obtenu en début d’année une AMM conditionnelle dans le traitement de 3e ligne du cancer du poumon à petites cellules de stade étendu au Royaume-Uni, après un "premier succès" enregistré par le blinatumomab (Blincyto), qui a reçu une AMM européenne dans la leucémie aiguë lymphoblastique, représentant 75% des leucémies de l’enfant.
Au sommaire de ce dossier :
-L'oncologie en route vers de nouvelles pratiques
-Cancer du sein hormonodépendant métastatique : la biopsie liquide permet d’anticiper une résistance au traitement
-Cancer du sein HER2 avancé : une nouvelle thérapie ciblée pourrait devenir la référence en première ligne
-Cancers ORL à haut risque de rechute : l’immunothérapie change le standard thérapeutique en première ligne
-Le nivolumab confirme son intérêt dans le cancer du poumon
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