Covid : une morbi-mortalité élevée post phase aiguë

06/04/2021 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Une étude de l’Office for National Statistics (ONS), de l'University College London (UCL) et de l'Université de Leicester, met en évidence l’impact important du Covid après la phase aigüe sur les réhospitalisations et la mortalité. 

Cette étude a porté sur un total de 47.780 personnes (âge moyen 65 ans, 55% d'hommes) hospitalisées en Angleterre pour infection par le Sars-CoV-2. Les participants ont été appariés avec des témoins. Ils ont été suivis en moyenne 140 jours. Les auteurs ont alors pu calculer qu’au cours de cette période, près d'un tiers des personnes qui sont sorties de l'hôpital après un Covid-19 aigu ont été réadmises (14.060 sur 47.780) et plus de 1 sur 10 (5.875) sont décédées après leur sortie ; ces événements se produisant à des taux quatre et huit fois plus élevés, respectivement, que dans le groupe témoin apparié.  

Les taux de maladie respiratoire (P <0,001), de diabète (P <0,001) et de maladie cardiovasculaire (P <0,001) étaient également significativement augmentés chez les patients atteints de Covid-19, avec 770 (intervalle de confiance à 95% 758 à 783), 127 (122 à 132) et 126 (121 à 131) diagnostics pour 1.000 personnes-années, respectivement. Les ratios de taux étaient plus élevés pour les personnes âgées de moins de 70 ans que pour celles âgées de 70 ans ou plus, et dans les groupes ethniques minoritaires par rapport à la population blanche, les différences les plus importantes étant observées pour les maladies respiratoires (10,5 (intervalle de confiance à 95% 9,7 à 11,4) pour l'âge moins de 70 ans v 4,6 (4,3 à 4,8) pour les âges ≥ 70 et 11,4 (9,8 à 13,3) pour les non-blancs v 5,2 (5,0 à 5,5) pour les blancs). 

Le statisticien Sir Ian Diamond précise : « L'augmentation du risque ne se limitait pas aux personnes âgées et n'était pas uniforme entre les groupes ethniques. » Pour le Dr Amitava Banerjee de l'UCL, et principal auteur de cette étude, « le diagnostic, le traitement et la prévention du syndrome post-Covid nécessiteront probablement des approches intégrées plutôt que spécifiques à un organe ou à une maladie ». 

 

 

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