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Les Libéraux de santé recadrent la fédération des MSP

Alors que la CSMF et MG France ont été vivement critiqués pour s’être retirés des négociations sur le prochain avenant de l’ACI par AVECsanté, les Libéraux de santé (LDS) ont tenu à rappeler qu’il appartient aux seuls syndicats professionnels représentatifs “de juger si les conditions sont ou non réunies pour une poursuite loyale” des discussions. 

04/07/2025 Par Pauline Machard
Maisons de santé
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“Inacceptables”. C’est en ces termes que les Libéraux de santé (LDS), qui regroupent dix principaux syndicats représentatifs*, qualifient les “prises de position récentes” et les “jugements” d’AVECsanté à l’égard de certains d’entre eux. Pour rappel, la fédération nationale des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) avait critiqué le retrait en particulier des syndicats de médecins CSMF et MG France des négociations sur le prochain avenant de l'ACI-MSP. Ceux-ci avaient décidé de quitter la table des négos en raison du report des revalorisations tarifaires initialement prévues le 1er juillet au 1er janvier 2026. 

AVECsanté pointait "un système conventionnel à bout de souffle"

Par la voie d’un communiqué datant du 1er juillet, AVECsanté assurait que ce retrait illustrait “le risque de laisser les intérêts mono-professionnels compromettre l’avenir de ces dynamiques collectives”, estimant que ce “mouvement risque d’affaiblir un processus pourtant central pour l’avenir de l’exercice coordonné en France”. Pour Emmanuelle Barlerin, Pascal Gendry et Patrick Vuattoux, co-présidents de la fédération, ce retrait syndical signifiait “un système conventionnel à bout de souffle”. Ils s’interrogeaient : “Ne serait-il pas temps d’imaginer un modèle plus inclusif, plus adapté à la réalité du terrain et des équipes pluriprofessionnelles”, invitant à “ne pas reléguer l’exercice coordonné au second plan”.  

Autant de propos qui n’ont pas plu aux Libéraux de santé, qui ont tenu à recadrer AVECsanté. Pour eux, ces prises de position “témoignent d’une confusion délibérée entre représentation syndicale et associations de modèles organisationnels”. Les LDS rappellent que seuls les syndicats représentatifs des différentes professions de santé “ont la légitimité institutionnelle et juridique pour participer aux discussions avec l’Assurance maladie”. Tandis qu’AVECsanté, soulignent-ils, n’a “qu’un rôle d’observateur dans le processus”. Mais aussi que la décision de plusieurs syndicats représentatifs de suspendre leur participation “est un acte syndical pleinement légitime”, et qu’il appartient “aux seuls syndicats professionnels représentatifs de juger si les conditions sont ou non réunies pour une poursuite loyale des négociations”. Les LDS ont tenu à souligner qu’il “ne saurait y avoir de dynamique interprofessionnelle durable en dehors des syndicats représentatifs”.  

AVECsanté “dépasse les prérogatives qui lui incombent et se disqualifie” 

En contestant la position de ceux-ci, LDS estime qu’AVECsanté “dépasse les prérogatives qui lui incombent et se disqualifie”. Mais aussi qu’en “remettant en cause leur rôle”, elle “attaque le cœur même du dialogue conventionnel qui repose sur la reconnaissance de la légitimité des corps intermédiaires”. Enfin, concluent-ils, “l’appel d’AVECsanté à ‘réinventer un modèle’ plus inclusif trahit une volonté de contournement des règles actuelles de la négociation conventionnelle en faveur d’un modèle technocratique où les structures primeraient sur les professionnels”.  

Les LDS ne sont pas les seuls à s’être élevés contre cette prise de position de la fédération des MSP. Dans un communiqué daté du 1er juillet, MG France avait souhaité répondre aux “leçons de syndicalisme” d’AVECsanté, arguant notamment, que dans son indignation, cette dernière semblait “oublier l’essentiel : les professionnels de santé de terrain qui font vivre les MSP au quotidien”. Le syndicat de médecins avait défendu son choix de se retirer : “Là ou AVECsanté semble prôner une ligne ‘pas de vagues’, MG France choisit la responsabilité syndicale : défendre la valeur des accords conventionnels et refuser que les soins primaires deviennent une variable d’ajustement budgétaire”. “Comment construire un étage interprofessionnel solide, si les fondations de chaque profession sont fragilisées ?”, interrogeait l’organisation syndicale.  

 

*CDF, CSMF, FFMKR, FNI, FNO, FNP, FSPF, SDA, SDBIO, SNAO 

 

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