"Simplifier pour mieux gagner" : la CSMF plaide pour la création de 4 niveaux de consultations

04/03/2021 Par L. C.
Syndicalisme
A quelques semaines des élections professionnelles, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a exposé, lors d’un point presse ce mercredi 3 mars, les grands chantiers qu’il souhaite mettre en place afin de “redessiner le visage de la médecine libérale”. Il défend notamment la simplification des niveaux de consultations mais aussi l’octroi d’avantages en cumul emploi-retraite.
 

Après la branche Généralistes et la branche Spécialistes, c'était au tour du président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le Dr Jean-Paul Ortiz, de présenter, ce mercredi 3 mars, les grandes lignes du programme du syndicat à quelques semaines seulement du lancement des élections professionnelles. Un défi de taille après le report de la convention en mars 2023. Mais le président prévient : “Nous ne pourrons pas bricoler une nouvelle convention à coup de quelques euros par-ci et quelques euros par là.” Affichant l’ambition de “redessiner le visage de la médecine libérale”, le Dr Ortiz souhaite faire "évoluer le statut du médecin installé en ville” en élargissant la protection sociale, tout en s’assurant de conserver “le caractère libéral” de la profession. “Un médecin libéral n’est pas un médecin salarié et son statut ne peut pas être de même nature.” Ainsi, le président de la CSMF a insisté sur l’importance “d’améliorer les avantages, tels que les indemnités journalières et congés maternité”. Un moyen selon lui d’attirer la jeune génération.

  Augmenter le point ASV Autre revendication portée par le syndicat depuis plusieurs années : mettre fin à la cotisation obligatoire d’un médecin en cumul emploi-retraite si celui-ci ne peut tirer “aucun avantage de cette période de cumul”. “On avait obtenu satisfaction dans le cadre de la réforme des retraites, avec une application qui était initialement prévue au 1er janvier 2022, explique le Dr Ortiz. Vu les décalages et les retards, nous demandons au Gouvernement que ceci soit mis en place au plus vite.” Pour le néphrologue, cette demande est “urgente” au regard des enjeux de démographie médicale. De fait, le syndicat exige que les cotisations sociales...

soient “strictement proportionnelles au chiffre d'affaires en cumul emploi-retraite”. “Aujourd'hui les systèmes de cotisations sont très lourds lorsque le chiffre d'affaires est faible, et proportionnellement, diminuent au fur et à mesure de l'augmentation d'activité [...] C’est très désincitatif”, a estimé le Dr Ortiz soucieux d’offrir la possibilité aux médecins dans cette situation de “travailler en toute liberté”. Il demande par ailleurs l’augmentation “dès maintenant” du point ASV, bloqué depuis 2012. “Malgré nos demandes répétées [...] rien ne bouge. Ceci est injuste pour les plus anciens d'entre nous et ceci ne peut pas être longtemps toléré. Le Gouvernement voudrait-il s'approprier les réserves accumulées par les médecins dans leur caisse de retraite ? s’interroge le président du syndicat. La CSMF s'opposera de toutes ses forces à un quelconque détournement de cet argent qui appartient aux médecins.”   Quatre niveaux de consultations Comme l’avait déjà évoqué le président de la branche Spécialistes, le Dr Devulder, lors d’une précédente conférence de presse, la CSMF porte l’ambition de créer 4 niveaux de consultations. Une volonté qui découle d’un constat : “la classification des actes médicaux fait l'objet d'une codification extrêmement complexe”. “Aujourd’hui un médecin spécialiste cote par exemple CS + MPC + MCS. Il faut supprimer toutes ces lettres”, déclare le Dr Ortiz, estimant que “le médecin se perd et y perd de l’argent”.

Avec ces quatre niveaux, dont l’évolution de la répartition pourrait se faire avec les outils informatiques actuels, “le médecin, quelle que soit sa spécialité, pourra coter des actes de base, des actes plus complexes voire très complexes selon des définitions qui seront faites par chacune des spécialités, par un travail du CNP correspondant”. En parallèle, il appelle à revaloriser les actes complexes et de haute technicité. Une revalorisation qui devra être défendue lors de la prochaine convention. “Il faut mettre fin à ces actes, qui aujourd'hui sont à 25 euros pour le généraliste ou 30 euros pour le médecin spécialiste et qui sont des actes complexes, voire très complexes !”   Promouvoir le cabinet de demain Depuis plusieurs mois, la CSMF porte par ailleurs un intérêt tout particulier à l’innovation, au travers notamment son projet de construire le “cabinet 2030”, porté par la Maison de l’innovation de la médecine spécialisée au sein de son siège. Le cabinet 2030 deviendra réalité sous forme d’un cabinet témoin dès octobre 2022.  “Il est indispensable d'investir dans son cabinet pour innover tant en matière d'organisation qu'en matière technique”, estime le Dr Ortiz qui fait le constat d’une “structuration faible” en France. Ce cabinet 2030 a pour but de promouvoir le regroupement des professionnels de santé, pour lequel les spécialités cliniques sont en retard. Le syndicat demande une aide de l’Etat pour favoriser...

cet exercice regroupé, au travers de prêts bonifiés “pour se regrouper ou s’équiper” ou de mesures fiscales. Il plaide pour la coordination inter-spécialités mais aussi entre les médecins et les IPA ou encore les assistants médicaux. Cet investissement doit également être facilité au sein même du cabinet, soutient la CSMF, avec l’accès, par exemple, à des outils dématérialisés qui pourront également être utiles pour le suivi des patients, notamment souffrant de maladies chroniques. “Cette vision tournée vers 2030 pourra être revendue au jeune médecin qui s’installe en libéral. Cela redonnera une vraie valeur à l'entreprise médicale libérale, qui aujourd'hui n'est monnayable que sur la vente des équipements lourds et des organisations, comme par exemple dans des spécialités à plateaux techniques lourds, comme la radiologie”, a expliqué le Dr Ortiz. Outre ces mesures phares, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) défend dans son programme la défense des enjeux environnementaux, promouvant notamment le "cabinet vert". Tous les mercredis, de 19h à 20h30, le syndicat reviendra sur ces thématiques au travers de webinaires pour lesquels tous les médecins qui s’inscriront pourront y participer.

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La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

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Une fois par an en sortie d’hospitalisation ou critère strict. Il n’y a ici aucune revalorisation réelle au vu des cotations exist... Lire plus

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