Sport sur ordonnance ou certificat de complaisance ? Les médecins de Biarritz dans le collimateur de la police

09/11/2020 Par Louise Claereboudt
Santé publique
Plusieurs médecins de la station balnéaire du Sud-Ouest prescrivent des ordonnances permettant à leurs patients de se baigner ou de pratiquer des sports nautiques pendant le confinement. Les forces de l’ordre, qui soupçonnent des certificats de complaisance, ont intensifié leurs contrôles.
 

“Aucun spécialiste, masseur ou kiné ne réussit ce que la mer me donne”, assure Betty, 91 ans, au Huffington Post. Atteinte d’une neuropathie dégénérative aux jambes, cette membre de l’association de nageurs “Les Ours Blancs” a eu une mauvaise surprise ce vendredi 6 novembre, pendant sa baignade, plage du Vieux-Port. Un groupe de policiers était présent pour sortir les baigneurs de l’eau. Depuis le 30 octobre, note France Bleu Biarritz, toutes activités nautiques sont, en effet, interdites à moins de 300 mètres de la plage, sauf dérogation, “pour les sportifs de haut niveau, donc les surfeurs”, précise le commissaire de Biarritz, Olivier Martinez. Les forces de l’ordre ont depuis constaté que les attestations pour sportifs de haut niveau et pour raisons médicales se sont multipliées. Soupçonnés de complaisance, de nombreux médecins, défenseurs du sport sur ordonnance, ont vivement réagi aux contrôles des forces de l’ordre. “Personnes âgées sorties de leur bain de mer, surfeurs traqués par bateau, et maintenant enquête sur les médecins qui ont prescrit du sport sur ordonnance… Ces grands moyens de police ne seraient-ils pas plus utiles ailleurs ?” s’interroge, par exemple, Guillaume Barucq, sur Twitter.

Généraliste et conseiller municipal à la Ville, Guillaume Barucq ne compte pas céder. Médecin traitant de Betty, 91 ans, il affirme qu’une “personne âgée ne doit pas vivre recluse en isolement pour tenir en période d’épidémie mais au contraire maintenir un lien social et une activité physique”. “Je lui ai prescrit une ordonnance de bains de mer pour tout le reconfinement et je continuerai à l’accompagner jusqu’à ce que le bain et les activités nautiques sur ordonnance soient officiellement reconnus par les autorités”, prévient-il dans un message publié sur Facebook. Assurant n’avoir jamais assisté à une “telle hécatombe au niveau psychiatrique”, le praticien, qui juge cette interdiction “médicalement aberrant et contre-productif d'un point de vue sanitaire”, entend faire plier le Gouvernement. Il a de fait interpellé la ministre des Sports, Roxana Marcineanu, qui a assuré : “Les sports et les espaces nautiques sont aujourd'hui fermés. Il faut respecter cette interdiction-là. Dès qu'il sera possible de retourner sur les plages et dans l'eau sachez que nous le ferons.” [avec France Bleu, France 3 et le Huffington Post]

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Claire FAUCHERY

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