Reconfinement ou durcissement du couvre-feu, le président du Conseil scientifique tire la sonnette d'alarme

26/10/2020 Par Sandy Bonin
Santé publique

Le président du Conseil scientifique, qui s'est dit lui-même surpris par la "brutalité" de cette deuxième vague, appelle à durcir les restrictions. Selon lui, nous ne sommes pas à plus de 50.000 cas par jour mais plutôt "autour de 100.000". 

"On est dans une situation difficile, voire critique. (...) On avait prévu qu'il y aurait cette deuxième vague, mais nous sommes nous-mêmes surpris par la brutalité de ce qui est en train de se passer depuis 10 jours", a déclaré le professeur Delfraissy sur RTL. "La deuxième vague va probablement être plus forte que la première", a-t-il craint, en relevant que "beaucoup de nos concitoyens n'ont pas encore pris conscience de ce qui nous attend".  

Le président du Conseil scientifique a estimé que le chiffre réel des cas devait être "autour de 100.000 par jour", alors que les cas confirmés ont atteint ces derniers jours des chiffres record, dépassant dimanche la barre des 50.000 en 24 heures pour la première fois depuis le début des tests massifs.  

Selon lui, il y a "deux hypothèses" pour tenter de juguler cette deuxième vague. La première est "d'aller vers un couvre feu plus massif, à la fois dans ses horaires, dans son étendue au niveau du territoire national, et qui puisse également être mis en place le weekend". Après "10 à 15 jours (...) on pourrait regarder la courbe des nouvelles contaminations (...) et si on n'est pas dans la bonne direction, aller vers le confinement".  

La deuxième hypothèse est "d'aller directement vers un confinement, moins dur que celui du mois de mars, qui permette à la fois le travail, qui évidemment s'accentuerait en terme de télétravail, qui permettrait probablement de conserver une activité scolaire et qui permettrait aussi de conserver aussi un certain nombre d'activités économiques, qui pourrait être de plus courte de durée et qui serait suivi de conditions de déconfinement très particulières, puisqu'on déconfinerait en passant par un couvre-feu".  

"Plus on prendra des mesures rapidement, plus (elles) auront une certaine forme d'efficacité", a-t-il insisté, tout en soulignant que le Conseil scientifique, chargé d'éclairer les choix de l'exécutif, "ne préconise rien, nous mettons sur la table les deux grandes stratégies qui sont possibles". Il s'agit de "décisions éminemment politiques", a-t-il relevé. "Cette vague elle est en train d'envahir l'Europe (...) elle va durer plusieurs semaines, voire un ou deux mois", a-t-il poursuivi. 

L'hypothèse d'un couvre-feu anticipé et entendu au week-end est également la situation préconisée par les médecins libéraux de l'URPS Auvergne-Rhône-Alpes. Quant à l'idée de l'application d'un déconfinement, différencié de celui du mois de mars, c'est l'idée retenue par le président LR de la région Grand Est Jean Rottner, qui est par ailleurs médecin urgentiste. "De courte durée", si mise en place rapidement, ce reconfinement "permettrait à la fois le travail, qui doit s'accentuer en télétravail, et permettrait de conserver une activité scolaire et une activité économique", plaide le Dr Rottner.  

 

[Avec AFP et leparisien.fr

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