La directrice de Santé publique France mise en cause dans une affaire de harcèlement

03/12/2020 Par Sandy Bonin
Faits divers / Justice

Geneviève Chêne, directrice de Santé publique France comparaissait ce jeudi 3 décembre au tribunal correctionnel de Bordeaux pour « harcèlement moral » et « dénonciation calomnieuse » en sa qualité d’ancienne responsable du pôle santé publique du CHU de Bordeaux.   Le Dr Karine Dabadie reproche à Geneviève Chêne et à trois médecins légistes d’avoir contribué à son éviction, en décembre 2019, de son poste de responsable de l’unité médico-judiciaire et du Centre d’accueil d’urgence des victimes d’agression (Cauva) rattaché au pôle de santé publique du CHU de Bordeaux. « Je suis la sixième femme à avoir été écartée de ses fonctions dans ce service par Mme Chêne [alors chef du pôle de santé publique du CHU de Bordeaux], explique au Monde Karine Dabadie, recrutée à ce poste en juin 2018. J’ai vécu une descente aux enfers de dix-huit mois. Injonctions, responsabilités données et retirées du jour au lendemain, remises en cause de mes compétences… » Le CHU de Bordeaux est également cité à comparaître pour « harcèlement moral ». En décembre 2019, le Dr Dabadie avait été informée à la suite d’un entretien oral avec sa supérieure hiérarchique du retrait de ses fonctions. Une décision qui aurait été prise par la direction du CHU à la suite d’une note rédigée par Geneviève Chêne. Cette dernière était pourtant sur le point de quitter le CHU pour Santé publique France. Selon le document, il était reproché au Dr Dabadie par trois médecins légistes d’être à l’origine de tensions. Tout démarre en 2018. Le pôle médico-judiciaire de Bordeaux est alors dirigé par le Dr Sophie Gromb avant que cette dernière soit suspendue pour harcèlement. Le Dr Karine Dabadie est alors recrutée par Geneviève Chêne pour lui succéder. « Ce fut une guerre contre une équipe antérieure, on a lavé son linge sale à travers moi », considère Karine Dabadie. Un an plus tôt Geneviève Chêne félicite Karine Dabadie pour son « bilan positif ». Pourtant, les avocats de Karine Dabadie rapportent que cette dernière a vécu des agissements vexatoires et dégradants de la part de ses confrères médecins légistes, comme de la part de la direction du CHU (accès à ses mails, contestations de la part de ses collaborateur, déclassement…) Actuellement en disponibilité après un long arrêt de travail, Karine Dabadie a obtenu, le 22 juin, du juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux, la « suspension de l’exécution de la décision » du CHU de Bordeaux de l’écarter de ses fonctions. [Avec lemonde.fr et sudouest.fr]

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Claire FAUCHERY

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