Une nuit entière sans Smur : trois maires du Cher portent plainte pour faire bouger l'ARS

12/10/2021 Par Aveline Marques
Urgences
Dans la nuit de vendredi à samedi derniers, aucun Smur n'était opérationnel à Bourges, 65 000 habitants. Une situation "inédite de par sa gravité" qui a mis en danger la population de tout le département, dénoncent trois élus, qui ont porté plainte contre X pour faire réagir l'ARS.
 

Depuis des mois, ils multiplient "les alertes". Alors qu'il arrive fréquemment qu'une seule des deux équipes de Smur soit en service à Bourges, entrainant une multiplication des sorties "pour du secondaire" des deux autres véhicules du département (Saint-Amand et Vierzon), dans la nuit de vendredi à samedi dernier, une situation "inédite de par sa gravité" s'est produite, dénoncent les maires de ces trois communes : de 20 heures à 8 heures du matin, aucun Smur n'était opérationnel à l'hôpital de Bourges. Les deux autres Smur du département ont donc dû pallier cette carence "au sein de l'hôpital départemental de référence". "En conséquence, c'est donc toute la population du Cher qui est victime de perte de chance de survie en cas d'urgence vitale !", alertent les élus, qui dans un communiqué commun, annoncent avoir porté plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui, "afin que les responsabilités des uns et des autres soient assumées dans le respect du droit à la santé et l'égalité territoriale, principes de notre République, afin aussi que l’ensemble des habitants du Cher bénéficient d’une couverture sanitaire pleinement effective".

Comme de nombreux établissements en France, le CH de Bourges est confronté à la "pénurie" de médecins urgentistes et se retrouve "dépendant de médecins intérimaires pour assurer le fonctionnement de son service d'urgences et des deux lignes de SMUR 24h/24, 7 jours sur 7", a précisé l'hôpital sur les réseaux sociaux. L'établissement dit "faire face" "aux exigences tarifaires extrêmement élevées de certains médecins intérimaires, bien supérieures au plafond règlementaire de 1160 euros par jour". Faute d'avoir pu recruter un médecin acceptant le tarif réglementaire, l'hôpital a été contraint de fermer les deux lignes de Smur dans la nuit de vendredi à samedi, justifie-t-il.

D'après l'ARS Centre-Val-de-Loire, le service ne tourne qu'avec 12 titulaires sur 25 et le rétablissement du service est conditionné à "la stabilisation de l'équipe médicale du service des urgences. Cet objectif fondamental ne peut être atteint que progressivement", a-t-elle réagi lundi 11 octobre. L'agence ministérielle regrette ce recours des élus, qui "ajoute un aléa et une difficulté supplémentaires, sans faire progresser la solution de fond". [avec France3]

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Déserts médicaux
"J'ai à peu près la même aisance financière mais je travaille moins" : avec ses centres de santé, l'Occitanie...
17/12/2025
20
Podcast Médecine légale
Un homme meurt en sortant les poubelles : le légiste Philippe Boxho revient sur cette histoire "complètement...
23/09/2025
0
Histoire
"Mort sur table" : retour sur l'affaire des "médecins de Poitiers", qui a divisé le monde hospitalier
15/12/2025
3
Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Infectiologie
Ces maladies insoupçonnées qui ont contribué à causer la perte de la Grande armée de Napoléon
21/11/2025
0
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2