Des manifestants anti-pass et antivax s'introduisent dans l’hôpital de Pau, l’établissement envisage des poursuites

18/08/2021 Par L. C.
Ce lundi 16 août, plusieurs dizaines de personnes – dont plusieurs non masquées - se sont introduites dans l’hôpital de Pau (Pyrénées-Atlantiques) pour dénoncer la mise en place du pass sanitaire. Ces dernières ont vivement interpellé le directeur lors d’un échange. L’hôpital a fait savoir qu’il envisageait d'engager des poursuites.

La vidéo, postée par Brigitte Citoyenne Reporter sur la page Facebook "Vécu 2" a fait le tour des réseaux sociaux. La scène se passe ce lundi 16 août, dans la matinée. Près de 70 personnes sont rassemblées devant le centre hospitalier François Mitterrand pour dénoncer la mise en place du pass sanitaire dans les établissements de santé depuis le 9 août dernier, mais aussi l’obligation vaccinale pour les professionnels de santé. Selon le quotidien local Sud Ouest, des manifestants distribuent des tracts aux visiteurs et patients, reprenant l’article 225-1 du Code pénal interdisant toute discrimination entre les personnes physiques, en raison notamment de leur état de santé. Selon le directeur de l’établissement, Jean-François Vinet, interrogé par Cnews ce mardi, ils leur demandaient "de renoncer à satisfaire aux obligations du pass sanitaire". Au bout de quelques minutes, des dizaines d'opposants finissent par s’engouffrer à l’intérieur, réclamant d’être reçus par le directeur de l’hôpital. Les esprits s’échauffent. "Une honte", "un scandale"… Les manifestants réclament l’accès aux soins pour tous, "sans passer par les urgences". Depuis le 9 août en effet, il est nécessaire de présenter un résultat d'un examen de dépistage virologique ne concluant pas à une contamination par le Covid, un certificat de vaccination, ou un certificat de rétablissement à la suite d'une contamination pour accéder aux hôpitaux, à l’exception des urgences, comme l'indique un arrêté paru début août.

"Lorsque les lois sont injustes, le premier devoir du citoyen est la désobéissance", s’écrie une opposante assise dans le hall de l’établissement. Un directeur adjoint vient à leur rencontre et leur propose d’échanger dans le calme dans une salle de conférence. Il tente de leur expliquer le dispositif mis en place par le Gouvernement dans les établissements de santé, affirmant ne pas souhaiter entrer dans un débat sur l’efficacité du vaccin ou l'intérêt du port du masque. Sans succès. "Le port du masque est honteux, j'estime que ça me fait du mal, que je respire mes déjections toute la journée. D'ailleurs, c'est reconnu, ça provoque la dyspnée et l'hypoxie", lance par exemple un des manifestants.

  Des poursuites judiciaires envisagées "Autant il y a des inquiétudes et des angoisses que l’on peut comprendre, autant il y a des comportements qui sont inacceptables. Et ce qu’il s’est passé hier est dans le registre de l’inacceptable", a réagi le directeur...

de l’hôpital, ajoutant que certains manifestants ont accusé des soignants et visiteurs d’être "des moutons" et "des collabos". "Les arguments que mon collègue a essayé d’amener n’ont pas été écoutés, jamais", a-t-il également déploré, dénonçant par ailleurs le fait que la demande du directeur adjoint de ne pas être filmé n'ait pas été respectée. Le personnel s’est par ailleurs dit "insulté" et "choqué" par cette action, a confié Jean-François Vinet. Dans un communiqué que nos confrères de La République des Pyrénées ont pu consulter, la direction fait savoir qu'elle "réfléchit à engager des poursuites judiciaires à l’encontre des manifestants qui ont été menaçants et injurieux envers les professionnels du centre hospitalier de Pau, dans le cadre du devoir de protection de l’employeur vis-à-vis de ses professionnels".

[avec Sud Ouest, Cnews et La République des Pyrénées]

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