manifestation des médecins

L'ensemble des syndicats de médecins libéraux lancent un appel à la grève à compter du 5 janvier

Réunis en intersyndicale mardi soir, les six syndicats représentatifs des médecins libéraux (MG France, CSMF, SML, UFML-S, AvenirSpé et FMF), rejoints par les Comeli, Médecins pour demain et le Collectif des médecins du sud-est, appellent la profession à la "mobilisation générale" avec une fermeture des cabinets du 5 au 15 janvier.

26/11/2025 Par Aveline Marques & Sandy Bonin
Alerte / Urgent PLFSS 2026
manifestation des médecins

Le mot d'ordre est lancé. Face à une "attaque inédite depuis la création de la Sécurité sociale en 1945 et l’avènement de la convention médicale en 1971, la réponse des syndicats médicaux sera massive et unitaire". Dans un rare moment d'unité de la profession, les six syndicats représentatifs des libéraux ont décidé mardi d'appeler "ensemble" "tous les médecins libéraux, quelle que soit leur spécialité, tous les internes et les étudiants en médecine" à la "mobilisation générale" face au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. 

Ce texte "sonne le glas de la médecine libérale en France", écrivent-ils dans un communiqué commun diffusé ce mercredi soir. "Il fait disparaître la démocratie sanitaire au profit d’une planification étatique, supprimant la négociation conventionnelle et donnant à l’administration centrale le pouvoir de baisser unilatéralement les tarifs des consultations et des actes", dénoncent-ils. Se faisant, il va "aggraver dramatiquement l’accès aux soins". "Des millions de nos concitoyens n’auront plus de médecin", alertent-ils.

Les syndicats, rejoints par Médecins pour demain et les Comeli, se sont mis d'accord sur une mobilisation en trois étapes, avec d'abord des "mesures immédiates" :

• Soutenir massivement le mouvement de grève initié dans le Sud-Est le 3 décembre

• Refuser de signer les contrats d’engagement "France santé"

• Soutenir et amplifier la mobilisation lancée par les cardiologues : "La cardiologie ne répond plus"

Puis, à compter du 3 décembre, ils appellent à :

• Suspendre l’alimentation du DMP

• Sortir massivement de l’OPTAM et de l’OPTAM-ACO

• Inviter tous les médecins libéraux de plus de 60 ans à déclarer dès aujourd’hui aux ARS leur cessation d’activité dans six mois

• Systématiser la demande de validation des arrêts de travail par le service médical via Amelipro

Manifestation le 7 janvier

Enfin, si le Gouvernement reste sourd à leurs revendications, ils promettent "une mobilisation historique" du 5 au 15 janvier. "Préparez-vous dès maintenant à un mouvement de grève sans précédent à partir du 5 janvier en reportant dès aujourd’hui tous vos patients prévus", déclarent les syndicats, qui prévoient également "une grande manifestation nationale à Paris le mercredi 7 janvier". Ils affichent, enfin, leur soutien à “l’opération Bruxelles” initiée par Le Bloc.

Un peu plus tôt dans la journée, l'UFML-S, qui se prépare depuis plusieurs semaines, avait déjà appelé à la mobilisation lors d'une conférence de presse. "En 30 ans de syndicalisme, je n'ai jamais vu d'attaque aussi forte contre la profession, et de colère aussi importante. On voit tous les jours des médecins qui disent 'je déplaque'", a dénoncé le Dr Jérôme Marty. "Nous sommes face à un danger extrême. Ce PLFSS est dangereux par son Ondam historiquement bas, qui ne permet pas d'avoir les moyens de soigner", a ajouté le président de l'UFML-S. "Nous sommes obligés de nous mobiliser pour ne pas laisser concasser notre exercice", a-t-il martelé. 

Le syndicat incite également les médecins libéraux à refuser la permanence des soins ambulatoires (PDSA) et en établissement de santé (PDSES) sur la période du 5 au 15 janvier. "Les médecins devront se rendre non réquisitionnables", explique Jérôme Marty. Ils ont "40 jours pour se préparer, ils pourront partir à Bruxelles ou ailleurs".

"On ne reculera pas, le mouvement est lancé", prévient le leader syndical. "Nous allons en appeler au Premier ministre, et je pense aussi au président de la République. Il va falloir que quelqu'un joue les arbitres, et je ne vois pas quelqu'un d'autre qu'Emmanuel Macron", a estimé le président de l'UFML-S.  

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de ROMAIN L
17,5 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 16 jours
Je vais faire le rabat-joie une fois de plus, mais je pense que la grève n'est pas la bonne approche, l'Histoire récente nous l'a démontré, la profession n'a jamais rien obtenu de cette manière depuis bien longtemps, et il n'y a aucune raison sérieuse de penser que ce sera différent en janvier. Je pense qu'il faut plutôt reproposer un mouvement massif de déconventionnement, mais cette fois-ci de façon mieux organisée, avec définition d'un quorum (par exemple : 20 000 lettres de déconventionnement) au-delà duquel les lettres sont automatiquement adressées aux CPAM correspondantes. Moi personnellement je veux bien participer à un mouvement de déconventionnement, mais à condition qu'on ne soit pas 4 clampins à se battre contre les moulins à vent. Si nous sommes 20 000 à nous déconventionner simultanément, là tout de suite ça devient sérieux et il sera impossible qu'il n'y ait pas de réaction politique forte en face. Impossible.
Photo de profil de Dom B
979 points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 16 jours
Si les syndicats se limitent toujours à proposer les mêmes vieilles méthodes : fermeture des cabinets sans autres moyens de pression , on aura à affronter le même mépris...et eux, les syndicats, également, mais de la part des médecins . Quel impact sérieux, sur le directeur comptable de la cnam pourrait bien avoir une fermeture des cabinets ? Non, ca ne pénalise, et donc, dissuade que le médecin libéral. Et ce d'autant plus qu'en face, l'offensive s'organise avec la mise en place partout d'une " médecine administrée " ( ....maison France santé.....). Dans ces conditions, Fermer son cabinet libéral, c'est accélérer la visibilité de ces structures administrée, donc une double peine, d'où un échec prévisible de la mobilisation et sin corollaire, un discrédit total des organisations syndicales , et une csq contre-productive , le renforcement de l'oppression. L'appel au déconventionnement MASSIF et organisé, sécurisé par définition d'un quorum doit être discuté. Je n'adhèrerais à aucun syndicats qui n'aura pas compris ça....et je veux bien qu'on me prouve que je suis le seul.
Photo de profil de PAUL-HENRI Ginguené
1,6 k points
Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 16 jours
Il est temps de revenir à des principes de base: Ce sont les médecins qui font la médecine, pas la CNAM. Le médecin libéral n'est pas un employé des Caisses. La CNAM n'est qu'une assurance. Elle doit négocier le remboursement des soins avec ceux qui payent (cher) des cotisations, et non avec les médecins. Les médecins libéraux doivent pouvoir fixer librement leurs honoraires, sans aucune contrepartie, sauf à respecter le tact et la mesure. La convention est devenue un odieux chantage, un diktat totalement inacceptable pour ceux à qui il reste encore un peu d'estime de soi. l'exercice de la médecine libérale ne peut pas continuer à être sous la tutelle méprisante de technocrates incompétents. Il est temps de faire "RESET" avec cette pseudo convention et de reprendre votre liberté. Imaginez un instant que tous les médecins libéraux se déconventionnent. Croyez vous que la CNAM pourra faire autre chose que de continuer à rembourser les assurés? Dans le cas contraire il lui faudra bien rembourser toutes les cotisations indûment perçues et assumer la concurrence... Conclusion: Pour reprendre en main votre profession , il suffit de vous déconventionner massivement.
 
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