L'ensemble des syndicats de médecins libéraux lancent un appel à la grève à compter du 5 janvier
Réunis en intersyndicale mardi soir, les six syndicats représentatifs des médecins libéraux (MG France, CSMF, SML, UFML-S, AvenirSpé et FMF), rejoints par les Comeli, Médecins pour demain et le Collectif des médecins du sud-est, appellent la profession à la "mobilisation générale" avec une fermeture des cabinets du 5 au 15 janvier.
Le mot d'ordre est lancé. Face à une "attaque inédite depuis la création de la Sécurité sociale en 1945 et l’avènement de la convention médicale en 1971, la réponse des syndicats médicaux sera massive et unitaire". Dans un rare moment d'unité de la profession, les six syndicats représentatifs des libéraux ont décidé mardi d'appeler "ensemble" "tous les médecins libéraux, quelle que soit leur spécialité, tous les internes et les étudiants en médecine" à la "mobilisation générale" face au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026.
Ce texte "sonne le glas de la médecine libérale en France", écrivent-ils dans un communiqué commun diffusé ce mercredi soir. "Il fait disparaître la démocratie sanitaire au profit d’une planification étatique, supprimant la négociation conventionnelle et donnant à l’administration centrale le pouvoir de baisser unilatéralement les tarifs des consultations et des actes", dénoncent-ils. Se faisant, il va "aggraver dramatiquement l’accès aux soins". "Des millions de nos concitoyens n’auront plus de médecin", alertent-ils.
Les syndicats, rejoints par Médecins pour demain et les Comeli, se sont mis d'accord sur une mobilisation en trois étapes, avec d'abord des "mesures immédiates" :
• Soutenir massivement le mouvement de grève initié dans le Sud-Est le 3 décembre
• Refuser de signer les contrats d’engagement "France santé"
• Soutenir et amplifier la mobilisation lancée par les cardiologues : "La cardiologie ne répond plus"
Puis, à compter du 3 décembre, ils appellent à :
• Suspendre l’alimentation du DMP
• Sortir massivement de l’OPTAM et de l’OPTAM-ACO
• Inviter tous les médecins libéraux de plus de 60 ans à déclarer dès aujourd’hui aux ARS leur cessation d’activité dans six mois
• Systématiser la demande de validation des arrêts de travail par le service médical via Amelipro
Manifestation le 7 janvier
Enfin, si le Gouvernement reste sourd à leurs revendications, ils promettent "une mobilisation historique" du 5 au 15 janvier. "Préparez-vous dès maintenant à un mouvement de grève sans précédent à partir du 5 janvier en reportant dès aujourd’hui tous vos patients prévus", déclarent les syndicats, qui prévoient également "une grande manifestation nationale à Paris le mercredi 7 janvier". Ils affichent, enfin, leur soutien à “l’opération Bruxelles” initiée par Le Bloc.
Un peu plus tôt dans la journée, l'UFML-S, qui se prépare depuis plusieurs semaines, avait déjà appelé à la mobilisation lors d'une conférence de presse. "En 30 ans de syndicalisme, je n'ai jamais vu d'attaque aussi forte contre la profession, et de colère aussi importante. On voit tous les jours des médecins qui disent 'je déplaque'", a dénoncé le Dr Jérôme Marty. "Nous sommes face à un danger extrême. Ce PLFSS est dangereux par son Ondam historiquement bas, qui ne permet pas d'avoir les moyens de soigner", a ajouté le président de l'UFML-S. "Nous sommes obligés de nous mobiliser pour ne pas laisser concasser notre exercice", a-t-il martelé.
Le syndicat incite également les médecins libéraux à refuser la permanence des soins ambulatoires (PDSA) et en établissement de santé (PDSES) sur la période du 5 au 15 janvier. "Les médecins devront se rendre non réquisitionnables", explique Jérôme Marty. Ils ont "40 jours pour se préparer, ils pourront partir à Bruxelles ou ailleurs".
"On ne reculera pas, le mouvement est lancé", prévient le leader syndical. "Nous allons en appeler au Premier ministre, et je pense aussi au président de la République. Il va falloir que quelqu'un joue les arbitres, et je ne vois pas quelqu'un d'autre qu'Emmanuel Macron", a estimé le président de l'UFML-S.
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Claire FAUCHERY
Oui
Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus