"Nous en appelons au Premier ministre ou à Macron" : l'UFMLS appelle à fermer les cabinets médicaux du 5 au 15 janvier
"Face au danger extrême du PLFSS", le syndicat Union française pour une médecine libre (UFMLS) appelle les médecins libéraux à fermer leurs cabinets du 5 au 15 janvier, à stopper la permanence des soins et à se rendre "non réquisitionnables". Le mouvement ne sera suspendu que si plusieurs articles du budget de la Sécurité sociale pour 2026 sont supprimés.
"En 30 ans de syndicalisme, je n'ai jamais vu d'attaque aussi forte contre la profession, et de colère aussi importante. On voit tous les jours des médecins qui disent 'je déplaque'", a dénoncé le Dr Jérôme Marty lors d'une conférence de presse, organisée ce mercredi 26 novembre. "Nous sommes face à un danger extrême. Ce PLFSS [projet de loi de financement de la Sécurité sociale] est dangereux par son Ondam historiquement bas, qui ne permet pas d'avoir les moyens de soigner", a ajouté le président de l'UFMLS. "Nous sommes obligés de nous mobiliser pour ne pas laisser concasser notre exercice", a-t-il martelé.
"Face à cette attaque inacceptable", l'Union française pour une médecine libre (UFMLS) appelle les médecins libéraux à fermer leurs créneaux de rendez-vous via leurs logiciels entre les 5 et 15 janvier prochains, et à refuser la permanence des soins ambulatoires (PDSA) et en établissement de santé (PDSES) sur cette période.
Un mouvement de grève "dur", "calqué sur les mêmes dates" que l'exil à Bruxelles des médecins du bloc opératoire, indique Jérôme Marty, qui précise à Egora que "les médecins devront se rendre non réquisitionnables". "Les médecins ont 40 jours pour se préparer, ils pourront partir à Bruxelles ou ailleurs. C'est beaucoup plus difficile pour nous d'appeler tous les médecins à se rendre en un même lieu, que pour une corporation comme les chirurgiens du bloc qui ont déjà réservé 4000 chambres à Bruxelles", avance Jérôme Marty.
"On ne reculera pas, le mouvement est lancé", prévient le président de l'UFMLS, indiquant que "l'ensemble des syndicats de médecins devraient se rallier au mouvement de janvier". Une réunion intersyndicale, réunissant "syndicats seniors et de jeunes" s'est effectivement tenue mardi 25 novembre dans la soirée, lors de laquelle il n'y a eu "aucune opposition au mouvement". Une conférence de presse commune devrait se tenir dans "les deux à trois semaines", selon le Dr Marty. En attendant, l'UFMLS soutient "les actions qui vont fleurir d'ici janvier, notamment la journée santé morte du 3 décembre prochain", et appelle à la grève au niveau local.
On se prépare parce que tout porte à croire que le Gouvernement veut maintenir le texte, notamment ses articles les plus dangereux
Alors que le budget de la Sécurité sociale pour 2026 est voté aujourd'hui au Sénat, une mobilisation prévue en janvier interroge. "Tant que le texte n'est pas voté dans sa version finale, déclencher un mouvement n'a pas de logique", estime Jérôme Marty. "Pour l'instant, on se prépare parce que tout porte à croire que le Gouvernement veut maintenir le texte, notamment ses articles les plus dangereux", constate-t-il.
L'UFMLS demande donc "le retrait de tous les articles qui portent atteinte aux secteurs 1, 2 et 3". Le syndicat appelle aussi à une revalorisation de l’Ondam de ville. "On ne peut pas accepter ce mépris à l'encontre des médecins libéraux", s'insurge Jérôme Marty. Enfin, l'UFMLS demande le retour rapide de négociations conventionnelles afin de revenir sur les articles concernant les arrêts de travail (durée et MSO), ainsi que sur le DMP.
"Nous allons en appeler au Premier ministre, et je pense aussi au président de la République. Il va falloir que quelqu'un joue les arbitres, et je ne vois pas quelqu'un d'autre qu'Emmanuel Macron", a estimé le président de l'UFMLS.
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Claire FAUCHERY
Oui
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