Arrêt de travail

Arrêts maladie : MG France lance une opération "transparence IJ"

Alors qu'une nouvelle campagne MSO-MSAP ciblant les médecins sur-prescripteurs d'arrêts maladie a démarré, le syndicat MG France annonce le lancement d'une opération "transparence IJ". Objectif : comprendre "où sont les responsabilités". 

10/06/2025 Par Louise Claereboudt
Assurance maladie / Mutuelles
Arrêt de travail

"Ce qui nous incombe, on est prêts à l'assumer, ce qui ne nous incombe pas, il ne faut pas nous le mettre sur le dos", a lancé la présidente de MG France en direction de la ministre du Travail et de la Santé, vendredi 6 juin, lors de l'ouverture du congrès du syndicat au Havre. Alors qu'une nouvelle campagne MSO-MSAP ciblant les médecins sur-prescripteurs d'arrêts maladie vient d'être lancée, la Dre Agnès Giannotti s'est montrée ferme : "MG France s'opposera à ce que les généralistes soient des boucs émissaires de l'augmentation des indemnités journalières quand nous savons que le coût est imputable à des raisons structurelles pour la majorité."

Cette nouvelle campagne MSO-MSAP s'inscrit dans un contexte budgétaire contraint. Or, selon le directeur général de la Caisse nationale de l'Assurance maladie (Cnam), Thomas Fatôme, les IJ augmentent en moyenne de 6% par an. "Nous avons notre part, mais le vieillissement de la population, le recul de l'âge de la retraite, les difficultés d'accès aux soins secondaires, la revalorisation des salaires… Toutes ces raisons-là, nous n'y pouvons rien", a insisté Agnès Giannotti. D'autres causes ont été identifiées par le syndicat, comme la souffrance morale au travail ou encore "l'incapacité de l'Assurance maladie à organiser rapidement la mise en invalidité d'un salarié dont tout le monde convient de l'incapacité".

La Dre Giannotti a rappelé que "la profession a été traumatisée par la campagne qui a eu lieu il y a deux ans". "Des collègues se sont vu clouer au pilori par des algorithmes informatiques qui tombaient complètement à côté de la plaque. Nous ne voulons pas que ça se reproduise", a ajouté la présidente de MG France. Lors des discussions autour de la nouvelle convention médicale, "nous avions dit à l'Assurance maladie que nous voulions réfléchir à une façon de procéder qui fasse que la profession ne se sente pas mise en accusation. Une nouvelle campagne est lancée, nous n'avons pas été associés… Et visiblement le ciblage statistique discutable recommence", a déploré Agnès Giannotti. 

"En réponse à l'offensive des caisses d'Assurance maladie sur le sujet des arrêts de travail", Agnès Giannotti a ainsi annoncé, face à la ministre Catherine Vautrin, le lancement d'une opération "transparence IJ", "en direction des assurés sociaux et des médecins". Objectif : "que les responsabilités et le coût des indemnités journalières soient clairement imputés et pour qu'on comprenne où sont les responsabilités." L'opération consiste à "outiller" les généralistes "pour qu'ils défendent, en lien avec eux, les droits de leurs patients", précise le syndicat dans un communiqué de presse diffusé à l'issue du congrès. "MG France refuse que, sous prétexte d'efficience, les médecins généralistes se voient contraints de réduire l'usage d'un outil destiné à assurer la santé des patients."

La notion de 'j'y ai le droit et c'est gratuit' est une notion mortifère

"Moi mon sujet, c'est celui de la durée des indemnités journalières, et c'est derrière, le sujet de la désintégration professionnelle d'un certain nombre de patients sur les arrêts supérieurs à six mois", a réagi Catherine Vautrin, prenant la parole devant les adhérents de MG France. "Je dois la vérité : je ne peux pas tenir un discours devant vous et après convoquer Fatôme dans mon bureau et lui dire : 'Qu'est-ce que vous faites pour les indemnités journalières ?'", a-t-elle déclaré, jouant cartes sur table. "Il faut qu'on trouve une responsabilité", a-t-elle poursuivi, se satisfaisant d'avoir déjà limité la durée des arrêts de travail prescrits en téléconsultation. 

"Nous devons tous avoir en tête le budget de l'Assurance maladie. En 2024, 234 milliards d'euros ; en 2025, 243 milliards d'euros. Evidemment il y a des maladies chroniques, mais pour autant, rien n'est gratuit, a tenu à rappeler Catherine Vautrin. Et je pense que l'un des messages clés que nous avons à passer à chacun de nos concitoyens, c'est que la notion de 'j'y ai le droit et c'est gratuit' est une notion mortifère […] Elle détruit la solidarité car elle génère des abus. Quelque part conserver un système de santé protecteur et universel, ça veut dire que chacun – chaque patient comme chaque professionnel [de santé] – participe à la soutenabilité de l'ensemble." 

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Sans doute un peu âgé, et plus très vif, j'avoue avoir un peu buté sur le sens de la question. Le premier réflexe du vieux singe ... Lire plus

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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 6 jours
le 3ème contrôle de mes IJ il y a 2 ans (malgré les 2 précédentes MSAP n'ayant rien donné car délit statistique avec 3600 patients enregistrés donc activité "hors norme") a précipité (entre autres) m
 
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