
Arrêts maladie : la Cnam teste SOS IJ, un service d’aide aux médecins prescripteurs face aux situations complexes
Face à la progression continue des indemnités journalières (IJ) pour arrêts de travail, l’Assurance maladie expérimente dans deux départements un nouveau service destiné à soutenir les médecins prescripteurs confrontés à des situations complexes : pathologie chronique invalidante, conflit avec l'employeur.... Baptisé SOS IJ, ce dispositif pourrait être généralisé dès cette année. Premiers retours d’expérience.

Depuis le 20 janvier dernier, quelque 3000 médecins* du Rhône et de l'Eure-et-Loir ont accès en avant-première à un nouveau téléservice : SOS IJ. En cours d'expérimentation en vue d'une possible généralisation à la France entière dès cette année, ce dispositif vient en aide médecins confrontés à des "situations complexes" en matière d'arrêt de travail. Il correspond à un engagement conventionnel : parvenir collectivement à ralentir l'évolution du nombre de jours d'arrêts de travail prescrits de 2% par an.
Se connectant à leur espace Amelipro, les praticiens formulent librement leur demande via un outil de communication dédié. A charge pour l'Assurance maladie de la "qualifier" en l'orientant vers le bon service et d'apporter une réponse experte en moins de 4 jours. La MSA est également partie prenante de cette expérimentation.
Depuis son lancement, un peu plus de 400 sollicitations ont été comptabilisées dans les deux départements concernés, a indiqué Jérémie Buisson, médecin-conseil responsable de mission du contrôle médical des prestations à la Cnam, lors du Café FMF du jeudi 15 mai.
Environ 82% de ces sollicitations ont été traitées en niveau 2 par un expert de l'Assurance maladie, ce qui confirme la "complexité" des situations auxquelles les médecins requérants sont exposés.
Autre enseignement : les trois quarts des demandes ont été adressées au service médical. Ainsi, 43% des situations concernent des pathologies invalidantes et une incapacité permanente, tandis que 24% sont en lien avec le poste de travail (dont des conflits avec l'employeur) ; 16% relèvent d'une complexité administrative, 6% sont relatives à une contestation ou un refus des arrêts de travail par l'Assurance maladie, 4% à des problèmes financiers ou une fragilité psycho-sociale.
"On se posait de grandes questions sur la volumétrie. Les médecins étaient en attente et in fine, on se rend compte qu'ils ont assez peu utilisé le dispositif", note Jérémie Buisson. Dans un second temps, un questionnaire sera envoyé à l'ensemble des médecins ciblés pour avoir leur retour d'expérience et identifier les éventuels freins à l'utilisation du dispositif.
Le bilan définitif de l'expérimentation sera dressé fin juin. Si les "premiers retours sont positifs", pour l'heure l'Assurance maladie ne dispose pas de données concernant l'issue des situations exposées.
*Ont été ciblés les généralistes, psychiatres et chirurgiens de ces départements, qui représentent la quasi-totalité des prescripteurs d'IJ.
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