désert médical

Régulation à l'installation : "Il n'y a pas de raison de ne pas l'appliquer aux médecins", plaide un député

Le député LR des Côtes-d'Armor, Corentin Le Fur, a annoncé avoir déposé une proposition de loi pour lutter contre les déserts médicaux. Ce texte prévoit de mettre fin à la liberté d'installation des médecins, et de rendre effective la suppression du numerus clausus.

04/10/2024 Par Chloé Subileau
Démographie médicale Déserts médicaux
désert médical

Une nouvelle solution pour faire face à la pénurie de médecins ? Le député des Côtes-d'Armor, Corentin Le Fur, a annoncé déposer auprès une proposition de loi "pour lutter contre les déserts médicaux et garantir l'accès aux soins partout sur le territoire". "La première des libertés est celle d'être soigné !", a écrit mardi 1er octobre l'élu du groupe parlementaire Droite républicaine (DR), dans une publication diffusée sur les réseaux sociaux. 

"Malgré cette évidence, beaucoup trop de nos concitoyens ne trouvent ni généralistes, ni spécialistes. Lorsque par chance, ils en trouvent un, ils obtiennent des rendez-vous à une échéance trop lointaine et sont contraints de parcourir des dizaines de kilomètres pour être pris en charge", insiste Corentin Le Fur (LR), défendant sa proposition de loi. 

Souhaitant contrer "l'immobilisme", le député propose deux mesures, qu'il définit comme "fortes et courageuses". La première vise à supprimer la liberté d'installation, "afin que les médecins s'installent en priorité dans les zones sous-dotées", avance l'élu breton. Selon lui, la régulation à l'installation, déjà appliquée pour les pharmaciens, "donne satisfaction". "Il n'y a pas de raison de ne pas l'appliquer aux médecins", soutient alors Corentin Le Fur. 

La deuxième mesure de cette proposition de loi appelle, elle, à "la suppression pure et simple du numerus clausus". Ce dernier a officiellement été remplacé en 2020 par le numerus apertus, très poche de l'ancien fonctionnement. Pour Corentin Le Fur, qui souhaite la suppression effective de ce système, la France "doit former plus de médecins et nos jeunes qui ont la vocation ne doivent ni être forcés de renoncer, ni contraints de s'exiler pour suivre leurs études".

La liberté à l'installation des médecins est au cœur de nombreuses réflexions à l'Assemblée nationale. Mi-septembre, la députée de la Mayenne, Géraldine Bannier, a déjà mis sur la table deux proposition de loi pour imposer une année d'exercice – obligatoire dans l'une de ses propositions, et volontaire dans l'autre – dans un désert pour les jeunes médecins. Tandis que le député PS Guillaume Garot, qui milite pour la régulation à l'installation des praticiens en France, a aussi annoncé avoir relancé son groupe transpartisan sur les déserts médicaux

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

2 débatteurs en ligne2 en ligne
Photo de profil de Fabien BRAY
7,5 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Le problème de cette régulation c'est de mettre le doigt dans l'engrenage administratif. En Allemagne la régulation fonctionne par ce qu'elle est gérée in fine par les médecins eux-mêmes. En France bien évidemment on va demander à l'administration de s'en occuper, et comme d'habitude, ça va être l'usine à gaz, la lenteur, la bêtise, l'orientation politique. Si la régulation est gérée par les médecins (syndicats, ordre, régulations médicales, peu importe) pourquoi pas, parce que ce sera correctement géré. Mais confier ça à l'état, l'ARS, la CPAM, ou je ne sais quelle surcouche politique ou administrative, certainement pas. Pour moi, seul l'ordre devrait être en capacité de gérer ça, parce qu'il a déjà toutes les données, que ça ne couterait pas un rond, et que ce serait indépendant du politique et donc des ARS et de la CPAM.
Photo de profil de MARIO SAMPER
226 points
Incontournable
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Que l'état commence à respecter le nombre d'heures de travail des internes et qu'il les rémunère en conséquence. On ne peut les faire travailler au delà des 48h ne pas payer les heures supplémentaires et rallonger inutilement le nombre d'années d'études afin de permettre aux hôpitaux de fonctionner et ensuite leur imposer un lieu d'installation. D'autant que rien n'empêchera un jeune médecin de racheter un droit de présentation à la clientèle où il le souhaitera. Rendant les autres installations obligatoires obsolètes.
Photo de profil de GUY ANDRE PELOUZE
878 points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Le Fur (LR) vient d’inventer la médecine libérale sans plus aucune liberté: Des tarifs qui sont de corrélés de l’économie une bureaucratie gigantesque qui coûte comme dans l’agriculture aussi cher que la production Une carte sanitaire d’installation comme pour les IRM Des contentieux avec le monopole et avec la future autorité de régulation de l’installation Bref l’étatisme coûteux inefficace et destructeur. Mais pourquoi les médecins ont ils signé la Convention?
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2