Quelques infos que vous ne connaissez peut-être pas sur les infections à HPV

31/08/2017 Par Marielle Ammouche
Cancérologie

Les urologues de l’Association française d’urologie (AFU) se mobilisent pour tenter de diminuer les cancers liés à l’infection par le papillomavirus. Dans un communiqué, ils rappellent quelques informations méconnues qui justifient, pour eux, un renforcement de la vaccination et son extension aux garçons.   

A l’occasion de la rentrée, l’Association française d’urologie (AFU) appelle, dans un communiqué, à une "politique vaccinale adaptée" pour réduire les risques liés aux infections par les papillomavirus. Les urologues avancent ainsi dans ce texte plusieurs raisons justifiant une réelle prise de conscience des pouvoirs publics. Et tout d’abord, le fait que le préservatif n’est pas totalement efficace contre le HPV. "Les infections à HPV sont les seules infections sexuellement transmissibles (IST) qui peuvent être transmises lors de relations sexuelles protégées", affirme ainsi le Dr Charlotte Methorst chirurgien urologue, membre du comité d’andrologie et médecine sexuelle de l’AFU (Cams). Le virus est en effet de petite taille (55 nm), ce qui lui permet de traverser la barrière physique en latex ou en polyuréthane du préservatif. En outre, la pénétration n’est pas obligatoire pour la contamination car le virus est présent sur l’ensemble de la zone génitale, c’est à dire sur les organes sexuels et à leur périphérie, et pas uniquement sur les muqueuses, comme beaucoup le croient. En conséquence, de simples attouchements, peuvent suffire. Par ailleurs, les infections par le HPV vont bien au-delà des condylomes et des cancers du col utérins. Les cancers de la marge anale ou du pénis, qui étaient rares, sont en pleine expansion avec une augmentation de 20% de leur incidence entre 1979 et 2009. On retrouve la présence de HPV dans 96 % des cancers de la marge anale et dans au moins un tiers des cancers du pénis. "Il existe 180 génotypes différents de papillomavirus", rappelle le Dr Charlotte Methorst. Parmi ces virus, une quarantaine a un tropisme pour la zone génitale. Et la contamination du partenaire est fréquente. "Lorsqu'une femme est touchée par des lésions dysplasiques au niveau du col (CIN), on retrouve dans 40 % des cas des lésions HPV induites au niveau de la verge chez le partenaire", affirme la spécialiste. Un examen clinique approfondi (à l’aide d’un colposcope, qui grossit 15 fois, et d’un badigeonnage à l’acide acétique) est d’autant plus nécessaire que les lésions péniennes ne sont pas toujours visibles. Un élément peu connu concernant le HPV est son impact sur la qualité du sperme. Cette infection pourrait ainsi être responsable d'akinétospermie (spermatozoïdes peu mobiles). Et le HPV est retrouvé chez 25 % des hommes qui viennent consulter pour un spermogramme. En outre, la présence de HPV augmente également le risque de fausse couche spontanée, affirme l’AFU. Pour l’AFU, dans ce contexte, la vaccination apparait efficace et "très prometteus" affirme-t-elle dans son communiqué. "Les différentes études publiées montrent un vrai bénéfice pour la femme à être protégée contre ce virus", ajoute le Dr Methorst. Ainsi, une étude réalisée en Australie, où la vaccination est recommandée dans les écoles depuis 2007 et où la couverture vaccinale atteint 70 %, met en évidence que la prévalence du HPV chez les jeunes filles a diminué de 77 %, les verrues génitales de 93 %, et les anomalies de haut grade du col de 46 %. Cette vaccination a aussi partiellement protégé les garçons (réduction de 12 % des condylomes). Une étude pivot française, l'étude P020, montre aussi "une forte efficacité du vaccin sur les condylomes", qui diminuent de 89 % quand l'homme est vacciné, ainsi que sur le risque de cancer anal (moins 77 %). Pourtant en France la vaccination ne décolle pas, les derniers chiffres montrant une couverture vaccinale de 17% seulement chez les filles. Chez les garçons, la vaccination contre le HPV a été recommandée par le Haut Conseil de la santé publique (Hcsp) pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, mais la couverture vaccinale reste "quasi-inexistante" dans la population masculine pour le moment. Enfin, des résultats prometteurs ont été publiés concernant un vaccin thérapeutique utilisé chez des patientes déjà atteintes par une néoplasie cervicale intra-épithéliale (CIN). Le vaccin a permis, en effet, la régression des lésions CIN 2 et 3 vers un CIN 1 ou un retour à la normale chez 48,2 % des femmes contre 30 % des femmes dans le groupe placebo.

La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

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