Médicaments anti-Alzheimer : balance bénéfice/risque négative aussi pour le CNGE
Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) s’aligne ainsi sur la position des autorités sanitaires françaises.
Actuellement, les médicaments utilisés contre la maladie d’Alzheimer (anticholinestérasiques, mémantine) restent d’un intérêt limité pour cette pathologie dégénérative qui touche 1,2 million de personnes. Une revue systématique avec méta-analyse en réseau (142 études dont 110 essais randomisés) a ainsi mis en évidence qu’ils n’apportaient qu’un bénéfice clinique faible, inférieur aux seuils de pertinence, et étaient pourvoyeurs d’effets indésirables non négligeables (céphalées, troubles digestifs et hospitalisations principalement pour des causes cardiaques). Ils ne sont, d’ailleurs, de ce fait pas remboursés par l’Assurance maladie.
Alors qu’en est-il des nouveaux médicaments, ces anticorps anticorps monoclonaux ciblant la protéine amyloïde (lecanemab, aducanumab, donanemab, gantenerumab) ? Font-ils mieux que les anciens ? Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE), vient de répondre clairement "non" à cette question, dans un communiqué publié fin octobre. Il s’aligne ainsi sur la position des autorités sanitaires françaises.
"Aucun bénéfice clinique pertinent"
Il s’appuie pour cela sur une méta-analyse récente (Ebell MH, et al Ann Fam Med 2024;22:50-62.) qui montrait des améliorations statistiques "très modestes" sur les différentes échelles, inférieures là aussi aux seuils de pertinence clinique. En outre, on observait une augmentation des événements indésirables type amyloid-related imaging abnormalities (Aria) œdémateux et hémorragiques. Et "aucun bénéfice clinique des anticorps monoclonaux sur les symptômes dépressifs ou la qualité de vie des patients n’a été démontré dans une revue systématique complémentaire", précise le CNGE.
Pour la société savante, le constat est clair : "Les médicaments dits 'anti-Alzheimer', inhibiteurs de l’acétylcholinestérase, mémantine ou anticorps monoclonaux anti-amyloïdes, n’apportent aucun bénéfice clinique pertinent, tout en exposant les patients à des effets indésirables fréquents et parfois graves." Le rapport bénéfice/risque est défavorable, justifiant le déremboursement des anticholinestérasiques, le refus d’accès précoce et la non-recommandation par la HAS et le NICE britannique du lécanémab, qui est le premier anticorps monoclonal disposant d’une AMM européenne.
Dans ce contexte, le conseil scientifique du CNGE préconise "de ne pas prescrire ces médicaments et de conseiller aux patients et à leur entourage de ne pas les consommer". La prise en charge actuelle des patients doit se concentrer sur les interventions non pharmacologiques.
Références :
D’après un communiqué du Collège national des généralistes enseignants (CNGE, 24 octobre)
La sélection de la rédaction
Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?
Claire FAUCHERY
Oui
Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus