BPCO : les nouvelles recommandations de la Splf intensifient le traitement

01/03/2016

Six ans après la publication de ses recommandations pour la prise en charge médicamenteuse de la Bpco, la Société de pneumologie de langue française (Splf) a présenté en avant-première, lors de son 20e Congrès (Lille, 29-31 janvier 2016), de nouvelles propositions de recommandations fondées sur l’analyse de la littérature récente (2009-2015). Les mesures générales (aide au sevrage tabagique, vaccinations, conseils d’activité physique, équilibre diététique, réhabilitation en cas de dyspnée et/ ou handicap persistant) constituent toujours le socle de la prise en charge de la Bpco. De même, l’utilisation des bronchodilatateurs de courte durée d’action (Bdcda) à la demande aux stades débutants de la maladie reste la norme. Une surveillance renforcée Ce qui ressort surtout est la notion de réévaluation de l’état clinique du patient un à trois mois, puis trois à douze mois après chaque modification thérapeutique. Les symptômes sont mis en avant dans l’arbre décisionnel. Ainsi en cas de dyspnée quotidienne et/ou d’exacerbations (au moins deux par an ou une exacerbation avec hospitalisation), la prise systématique d’un bronchodilatateur de longue durée d’action (Bdld), bêta- 2-agoniste ou anticholinergique, à raison d’une ou deux prises par jour selon le produit, s’ajoute à la prise de bronchodilatateur de courte durée d’action. Si l’effet est insuffisant et après avoir éliminé les causes d’échec thérapeutique (absence de sevrage tabagique, erreur diagnostique, mauvaises observance ou technique de prise, défaut d’éducation thérapeutique/réhabilitation, comorbidités), le traitement sera intensifié. Ainsi, en cas de dyspnée persistante, la Splf recommande l’association de deux broncho-dilatateurs de longue durée d’action. S’il s’agit plutôt d’exacerbations, elle préconise une association fixe de corticostéroïdes inhalés et de bêta-2 de longue durée d’action, ou bien l’association de deux bronchodilatateurs de longue durée d’action, cette dernière option étant à confirmer par les résultats d’études encore en cours. Si en dépit de cette intensification thérapeutique, les symptômes (exacerbations ou dyspnée et exacerbation) perdurent, une trithérapie (corticoïdes inhalés + deux Bdld) est recommandée. Dans tous les cas, une...[ pagebreak ] réévaluation doit être effectuée après chaque adaptation thérapeutique. Des symptômes fréquents dès les premiers stades Les résultats préliminaires de la cohorte Palomb ont été rendus publics à Lille. Cette étude prospective observationnelle multicentrique française ayant débuté en janvier 2014 a inclus 1 391 patients (65 % d’hommes, 95 % de fumeurs, dont 36 % de fumeurs actifs) ayant une Bpco (13 % de stade I, 54 % de stade II, 26 % de stade III et 7 % de stade IV). Elle donne un instantané de la population souffrant de Bpco. Le premier constat est la grande fréquence des comorbidités : HTA (41 %), dyslipidémie (28 %), cardiopathie ischémique (24 %), syndrome d’apnées du sommeil (20 %), etc. Dès les premiers stades de Bpco (stade I et II), les symptômes sont fréquents : 55 % des patients toussent, plus d’un tiers ont des expectorations, et seulement 21 % (stade I) et 11 % (stade II) n’ont pas de dyspnée. 41 % ont fait au moins une exacerbation dans l’année. La prophylaxie vaccinale est bien respectée : 44 % de vaccination antigrippale au stade I et 84 % au stade IV. La réhabilitation respiratoire est, en revanche, peu prescrite dans les stades précoces. Le traitement est classique : 56 % des patients (53 % stade I) sont sous bronchodilatateur de courte durée d’action à la demande et 44 % sous bronchodilatateurs de longue durée d’action (33 % au stade I), 28,6 % sous associations fixes (corticoïdes inhalés + bronchodilatateur).

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