Affaire Péchier : la réclusion à perpétuité requise contre l'anesthésiste
Une peine de réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, a été requise ce vendredi à l’encontre de Frédéric Péchier pour l’empoisonnement de 30 patients, dont 12 mortels, dans deux cliniques de Besançon. L'avocate générale a également requis "une interdiction définitive d’exercer la profession de médecin".
"Parce que les crimes reprochés à Frédéric Péchier sont hautement pervers, parce qu’il a agi sournoisement et par le biais de la médecine pour duper tout le monde, parce que Frédéric Péchier a commis l’irréparable, tuant de sang froid 12 personnes et manqué de tuer 18 personnes [...] nous requérons la peine maximale", a déclaré l’avocate générale, Christine de Curraize, devant la cour d’assises du Doubs ce vendredi 12 décembre.
Une peine de réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, a donc été requise à l’encontre de l’anesthésiste pour l’empoisonnement de 30 patients, dont 12 sont morts, entre 2008 et 2017 dans deux cliniques de Besançon. Christine de Curraize a également requis "une interdiction définitive d’exercer la profession de médecin". Cette dernière a pris à témoin les dizaines d’anciens collègues de l’accusé assis dans la salle, émus aux larmes. "Ils ont compris qu’il y avait un tricheur, un empoisonneur qui distribuait la mort, nous avons démasqué vos crimes, nous entendons les cris de vos victimes… ", a-t-elle martelé, s'adressant au Dr Péchier.
"Un tueur en série"
Depuis jeudi, les deux représentantes du ministère public, Thérèse Brunisso et Christine de Curraize, se sont efforcées de convaincre les jurés que, dans cette "affaire totalement hors norme", marquée par "le tabou social du meurtre médical", "tout désigne" le médecin de 53 ans comme coupable. L'accusé "n'est évidemment ni Guy Georges, ni Michel Fourniret ; il n'en est pas moins un tueur en série", a insisté Thérèse Brunisso, se disant "certaine de sa culpabilité".
L'audience doit reprendre lundi 15 décembre avec la plaidoirie de Me Randall Schwerdorffer, avocat de Frédéric Péchier. A quelques jours du verdict - attendu au plus tard le 19 décembre -, "je ne crains rien du tout", a-t-il affirmé. Lundi, "on développera notre argumentaire en défense", pour plaider l'acquittement. "Je n'ai aucun doute que la cour d'assises écoutera cet argumentaire et j'espère qu'il sera entendu", a insisté Me Schwerdorffer.
Interrogé par les journalistes sur les mots des avocates générales, qui voient en lui un "serial killer", Frédéric Péchier a répondu de manière lapidaire : "C'est leur avis. On verra à la fin."
[Avec estrepublicain.fr et AFP]
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