Patients diabétiques de type 2 à haut risque cardiovasculaire : sous dapagliflozine, moins d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque

22/11/2018 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Le profil de sécurité cardiovasculaire de la dapagliflozine, un inhibiteur sélectif du SGLT2 qui favorise une glycosurie chez les patients diabétiques de type 2, n’est pas connu.

Dans le cadre d’un essai randomisé, l’essai DECLARE-TIMI, des patients diabétiques de type 2 qui avaient eu ou étaient à risque de pathologie cardiovasculaire athéroscléreuse, ont été assignés de manière randomisée à recevoir soit de la dapagliflozine, soit du placebo. Le critère d’évaluation principal en termes de sécurité était un critère composite des événements cardiovasculaires majeurs (major adverse cardiovascular events, MACE) défini comme le décès cardiovasculaire, l’infarctus du myocarde non fatal ou l’accident vasculaire ischémique. Les critères d’évaluation principaux étaient le MACE et un critère composite de décès cardiovasculaire ou d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque. 17 160 patients dont 10 186 sans pathologie cardiovasculaire athéroscléreuse connue ont été suivis pendant une durée médiane de 4.2 années. Dans l’analyse principale, la dapagliflozine a été jugée non inférieure au placebo en termes de survenue d’événement cardiovasculaire majeur. Dans les deux analyses principales en termes d’efficacité, la dapagliflozine ne s’est pas accompagnée d’une diminution du taux de survenue des événements cardiovasculaires majeurs (8.8 % dans le groupe dapagliflozine vs 9.4 % dans le groupe placebo ; hazard ratio = 0.93 ; IC 95 % = 0.84 à 1.03, p = 0.17) mais s’est accompagnée d’une diminution du taux de décès cardiovasculaire ou d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque (4.9 % vs 5.8 % ; hazard ratio = 0.83 ; 0.73 à 0.95, p = 0.005) qui reflétait un taux inférieur d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque (hazard ratio = 0.73 ; 0.61 à 0.88). Il n’y avait pas de différence entre les groupes en termes de décès cardiovasculaire (hazard ratio = 0.98 ; 0.82 à 1.17). Un événement rénal est survenu chez 4.3 % des patients du groupe dapagliflozine et chez 5.6 % des patients du groupe placebo (hazard ratio = 0.76 ; 0.67 à 0.87) et un décès quelle qu’en soit la cause est survenu chez 6.2 % des patients du groupe dapagliflozine et 6.8 % des patients du groupe placebo (hazard ratio = 0.93 ; 0.82 à 1.04). Une acidocétose diabétique était plus fréquente sous dapagliflozine (0.3 %) que sous placebo (0.1 % ; p = 0.002) comme l’était le taux d’infection génitale conduisant à un arrêt du médicament ou considéré comme événement secondaire grave (0.9 % vs 0.1 %, p < 0.001). En conclusion, chez les patients diabétiques de type 2 qui ont une pathologie cardiovasculaire athéroscléreuse connue ou qui sont à risque d’en avoir une, le traitement par dapagliflozine ne s’accompagne pas d’un taux supérieur ou inférieur d’événement cardiovasculaire majeur en comparaison du placebo et s’accompagne d’une diminution du taux d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque.

Vignette
Vignette

Médecins, faut-il signer l'accord conventionnel proposé par la Cnam?

Thierry Lemoine

Thierry Lemoine

Oui

Il ne faut pas rêver: la très grande majorité des médecins secteur 1 ne se déconventionnera pas ( pour les secteurs 2, la questio... Lire plus

0 commentaire





La sélection de la rédaction

Podcast Vie de famille
Jumelles et médecins généralistes : "L'idée, c'était d'avancer ensemble"
15/04/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
1
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
1
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Neurologie
Syndrome de Guillain-Barré : une urgence diagnostique et thérapeutique
04/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17