Craniopharyngiome dans l’enfance : le traitement par hormone de croissance n’expose pas à un risque de récidive tumorale

30/11/2018 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Les patients dont le craniopharyngiome a été diagnostiqué et traité dans l’enfance peuvent avoir une qualité de vie diminuée et un moins bon pronostic ainsi que des complications à long terme. Il est important, dans ce contexte, de savoir si le déficit en hormone de croissance et son traitement constituent des facteurs de risque importants afin d’adapter au mieux le traitement.

Une des questions posées est celle de savoir, en particulier, si un traitement par hormone de croissance expose ou non à un risque de progression tumorale. Dans une étude transversale allemande, 79 patients ayant eu un craniopharyngiome dans l’enfance, avant 2000, ont été recrutés pour analyser le bénéfice et le risque d’un traitement substitutif par hormone de croissance. Certains enfants n’avaient jamais eu de traitement par hormone de croissance, d’autres ont eu un traitement par hormone de croissance pendant l’enfance uniquement, un troisième groupe avait été mis sous hormone de croissance à l’âge adulte et un quatrième groupe avait eu de l’hormone de croissance dans l’enfance et avait continué à l’âge adulte. La survie globale et la survie sans récidive ou progression sont similaires dans les 4 sous-groupes. Ceux qui poursuivaient un traitement par hormone de croissance à l’âge adulte alors qu’ils l’avaient démarré pendant l’enfance et ceux qui avaient eu un traitement par hormone de croissance pendant l’enfance avaient une taille supérieure (p = 0.002) au cours du suivi à long terme en comparaison de la valeur initiale. Dans tous les sous-groupes exceptés ceux qui avaient eu un traitement par hormone de croissance uniquement à l’âge pédiatrique, une augmentation de l’IMC était observée en comparaison avec l’IMC au diagnostic. En termes de fonction émotionnelle et de fatigue physique, les patients avec craniopharyngiome traités à l’âge adulte par hormone de croissance avaient une réponse moins bonne en comparaison de ceux qui avaient eu un traitement par hormone de croissance pendant l’enfance uniquement. Les différences observées n’étaient pas liées à l’irradiation ou à l’atteinte hypothalamique. En termes de statut psychosocial, il n’y avait pas de différence entre les sous-groupes. En conclusion, le traitement par hormone de croissance n’expose pas à un risque de progression ou de récidive tumorale chez les patients ayant eu un craniopharyngiome dans l’enfance. La croissance est améliorée par l’hormone de croissance alors que le développement de l’obésité n’est pas influencé par la substitution par hormone de croissance. Toutefois, un démarrage précoce de la substitution par GH après le diagnostic de craniopharyngiome pourrait avoir des effets bénéfiques sur l’évolution du poids et sur les paramètres neuro-psychologiques.

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Claire FAUCHERY

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