Impact important des boissons sucrées sur le risque de cancer

12/07/2019 Par Marielle Ammouche
Nutrition
De nouvelles données, issues de l’étude NutriNet-Santé, établissent un lien entre consommation de boissons sucrées, même à faibles doses et même s’il s’agit de jus 100% pur fruits, sur l’apparition de cancers et en particulier de cancer du sein.

La consommation de boissons sucrées pourrait augmenter le risque de cancer globalement et en particulier celui de cancer du sein, indépendamment du poids. C’est à partir de données de la cohorte NutriNet-Santé que les auteurs sont parvenus à cette conclusion. Ils se sont intéressés à ce sujet car si la nocivité de ces boissons sur le plan cardiovasculaire est bien connue, son impact sur la survenue de cancer n’a été que très peu étudié. Or, son l’impact de l’obésité en oncologie n’est plus à prouver, passant par des mécanismes inflammatoires ou liés au stress oxydant. Dans leur étude, les chercheurs ont inclus 101 257 participants à l’étude NutriNet-Santé, qui ont été suivis de 2009 à 2018. Une analyse très précise des consommations alimentaires a été pratiquée grâce, notamment, à des enregistrements de 24h répétés (6 en moyenne par participant) portant sur plus de 3300 aliments différents (dont 109 types de boissons sucrées/édulcorées). 2 0193 cas de cancer sont survenus dont 693 du sein. Les analyses ont mis en évidence un risque accru de cancer. Ainsi, une augmentation de 100mL (1/3 de cannette) de la consommation moyenne quotidienne de boissons sucrées était associée à une augmentation d’environ 18% du risque de cancer. Ce lien concernait à la fois la consommation de boissons sucrées à type de soda, mais aussi les jus de fruits même s’ils était étiqueté comme étant "100% pur jus". "Les résultats des analyses suggèrent un rôle important du sucre dans les associations observées, qui par ailleurs, n’étaient pas uniquement expliquées par une prise de poids au cours suivi", précisent les auteurs dans le communiqué de presse relatant les données de cette étude.  Cependant, ils restent prudents car il s’agit d’une étude observationnelle, qui ne peut donc pas établir de lien de cause à effet. Mais ils considèrent que l’étude présente des forces importantes : design prospectif, effectif important, précision des données alimentaires, robustesse statistique. En outre, les résultats tiennent compte de nombreux facteurs sociodémographiques comme l’âge, le sexe, le tabagisme, la consommation d’alcool, le niveau d’étude, l’activité physique ainsi que le statut pondéral, les comorbidités métaboliques, les antécédents familiaux. Ces données apparaissent donc fiables. Pour les auteurs, elles pourraient être importantes dans le contexte actuel de débat sur la "taxe soda".

Dépenses de santé : faut-il responsabiliser davantage les patients?

Severine Dardel

Severine Dardel

Oui

Déjà, ne plus donner 12 boites de Doliprane qd sur ordonnance, il est précisé 3/jour serait une bonne chose. Il suffit que le méde... Lire plus

3 débatteurs en ligne3 en ligne
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Assurance maladie / Mutuelles
"C'est humiliant" : dans le viseur pour leurs prescriptions d'arrêt maladie, deux généralistes témoignent
21/07/2025
26
Podcast Santé numérique
Le numérique, nouvel allié des médecins dans la prise en charge des douleurs chroniques
16/07/2025
0
Reportage
"Dis-moi ce que tu prescris, je te dirai qui tu es" : immersion au sein d'un groupe de pratique entre médecins
16/07/2025
2