Contraception hormonale : des risques faibles et connus

28/02/2020 Par Marie Ruelleux-Dagorne
Gynécologie-Obstétrique
Certaines précautions sont nécessaires notamment avant la pose d’implant contraceptif ou l’utilisation d’acétate de cyprotérone.
 

Pari(s) Santé Femmes 2020 s’est tenu fin janvier dernier à Paris. L’occasion pour le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) de réunir 22 sociétés savantes autour de questions sur la santé des femmes. Une attention particulière a été portée sur certains effets préoccupants de la contraception et des hormonothérapies. Le premier sujet de préoccupation concerne la migration d’implants contraceptifs. Une complication qui reste cependant exceptionnelle avec 1,76/100 000 cas. Mais comment limiter le risque de migration dans les vaisseaux pulmonaires notamment ? Une récente étude anatomique (Iwanaga et al. Contraception 2019 Jul;100(1):26-30) vient d’identifier une nouvelle zone d’insertion éloignée de la gouttière anatomique entre le biceps et le triceps qui devrait théoriquement limiter ce risque en cas de pose trop profonde. Le laboratoire MSD – qui commerciale l’implant progestatif en France – va modifier le résumé des caractéristiques et incite les professionnels de santé concernés à se former à cette nouvelle technique. Le CNGOF est aussi revenu sur la corrélation entre méningiomes et l’utilisation d’acétate de cyprotérone (CPA). Le CPA utilisé à fortes doses chez la femme (25 à 50 mg/jour) est un puissant traitement anti-androgénique indiqué dans les hirsutismes d’origine non tumorale. Depuis 2018, une étude issue des données de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) suggère que...

l’utilisation de CPA à des doses supérieures à 25 mg/jour augmenterait le risque de méningiome. Il serait multiplié par 7 au-delà de 6 mois d’utilisation et par 20 au-delà de 5 ans pour des doses de 50 à 100 mg/jour. Toutefois, l’incidence annuelle des méningiomes en population générale reste très faible (8/100 000). Le traitement par CPA n’est pas interdit mais nécessite désormais des précautions d’utilisation imposées par l’ANSM : une IRM cérébrale doit être réalisée avant l’initiation du traitement pour s’assurer de l’absence de tumeur préexistante (renouvelée au bout de 5 ans en cas de poursuite du traitement) et un formulaire de consentement doit être signé par la patiente et le médecin prescripteur, sans quoi le CPA ne peut être délivré. Enfin, les effets des contraceptifs hormonaux oraux sur l’hypothalamus ont récemment inquièté eux aussi. Une étude de neuro-imagerie a récemment indiqué que les femmes utilisant une contraception hormonale orale présentaient un hypothalamus de taille inférieure de 6% comparé à celles qui n’en prenaient pas. 50 IRM ont été examinées chez des femmes dont 21 prenaient une contraception orale. Aucune altération des capacités intellectuelles n’a été observée. Pour les auteurs, toute diabolisation de la pilule doit être évitée et des travaux sur des effectifs plus importants sont nécessaires pour comprendre ses effets sur la morphologie hypothalamique et sur les éventuelles conséquences neurologiques et/ou hormonales.  

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Claire FAUCHERY

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