Paragangliomes vésicaux : une localisation rare des "pheochromocytomes"

23/11/2022 Par Pr Philippe Chanson
Urologie

Les paragangliomes sont des tumeurs rares qui se développent dans des tissus neuroendocrines extra-surrénaliens, un tiers à la moitié étant localisés dans la région thoraco-abdominale. Les paragangliomes vésicaux urinaires se développent sur les ganglions para-sympathiques situés dans la paroi vésicale. Dans le cadre d’une étude muticentrique internationale, les caractéristiques des patients ayant un paragangliome vésical ont été analysées. Un total de 110 patients dont la moitié étaient des femmes ont eu ce diagnostic à un âge médian de 50 ans dans cette étude. La taille de la tumeur était en moyenne de 2 cm (intervalle interquartile : 1 à 4 cm). Le paragangliome vésical était diagnostiqué avant la biopsie ou la chirurgie dans seulement 1/3 des cas et seuls 63 % des patients ont eu une évaluation avec un dosage des catécholamines avant le diagnostic histologique. En complément de la chirurgie vésicale initiale, 26 (25 %) ont nécessité des traitements multiples dont une réintervention chirurgicale chez 10 patients (9 %). Des métastases synchrones étaient présentes chez 8 % des patients et 22 % des autres patients ayant un paragangliome vésical ont développé des métastases métachrones après une durée médiane de 4 ans (intervalle interquartile de 2 à 10 ans) après le diagnostic initial. Le développement des métastases métachrones était associé à un âge plus jeune avec une taille supérieure du paragangliome vésical et avec un degré supérieur d’excès de catécholamines. La mortalité liée à la maladie était supérieure chez les patients ayant des métastases synchrones (hazard ratio = 20.8 ; IC 95 % = 1.3 – 332). Le choix de la chirurgie initiale, l’association génétique, le sexe ou la présence d’une atteinte musculaire à l’histologie n’étaient pas associés au développement de métastases ou à la mortalité. En conclusion, seule une minorité des patients qui ont un paragangliome vésical ont un diagnostic de cette maladie avant la biopsie ou la chirurgie, ce qui nécessite, même s’il s’agit d’une pathologie rare, une meilleure stratégie diagnostique. L’autre leçon de cette étude est que tous les patients ayant un paragangliome vésical doivent être suivis toute leur vie en raison du risque de développement d’une récidive ou de métastases.

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2