Pneumopathies à mycoplasme : "une situation épidémique" selon Santé publique France

30/11/2023 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Santé publique France (SPF) confirme la hausse des infections à Mycoplasma pneumoniae depuis le début de l’automne. Selon des données publiées le 30 novembre, leur incidence est supérieure non seulement à celle de l’année dernière à la même période, mais aussi à celle de 2019, avant la crise du Covid, "traduisant une situation épidémique".

  Cette bactérie est bien connue comme étant fréquemment responsable d’infections respiratoires aigües. Elle est, en particulier, à l’origine de 30 à 50% des infections respiratoires hautes et basses d’origine bactérienne chez les enfants. Cependant, l’augmentation de ces infections en Chine, et des signalements d’augmentation inhabituelle de ces pneumopathies en France, interpellent et ont poussé les autorités sanitaires françaises à renforcer leur surveillance. Dans ce premier point de situation, SPF indique que les investigations menées (cliniques, microbiologiques, épidémiologiques ; en ville et à l’hôpital) sont "en faveur d’une augmentation des cas d’infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae depuis la fin de l’été, plus marquée depuis octobre 2023 avec notamment une survenue accrue de pneumonies aiguës communautaires (PAC) attribuées à ce germe". Plus précisément, on observe une hausse des actes médicaux (SOS Médecins), ainsi que des passages aux urgences (réseau Oscour) pour pneumopathies - toutes origines confondues, mais particulièrement les bactériennes - depuis octobre et surtout novembre 2023. Les 6 à 15 ans et les 16 à 49 ans sont particulièrement touchés, avec des niveaux "très supérieurs à ceux des années 2019 et 2022" dans ces classes d’âge. En revanche, "la part attribuable au Mycoplasma pneumoniae ne peut pas être précisément estimée à partir de cette source de données", précise SPF.  Sur le plan microbiologique, les détections par PCR de Mycoplasma pneumoniae tous âges confondus ont triplé entre les semaines 40 et 46. Elles sont actuellement "à des niveaux nettement supérieurs à ceux de 2019".   SPF rajoute que des évolutions identiques sont observées dans plusieurs régions de métropole, certains Drom (La Réunion et Guyane), et certains pays européens (Suède, Pays-Bas, Norvège et Irlande). Pour l’agence sanitaire, ce phénomène est à mettre en lien avec la levée des mesures de contrôles mises en place pendant la pandémie. 

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9 commentaires
1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de Alain Joseph
1,5 k points
Débatteur Renommé
Médecine générale
il y a 5 mois
Je pense qu'il y en a ras-le-bol de l'instillation permanente de la peur et des pseudo-épidémies avec des tentatives diverses et variées: la variole du singe, la grippe aviaire et les oiseaux migrateu...Lire plus
Photo de profil de Eric Bernard
1,2 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 5 mois
Pour l’agence sanitaire, ce phénomène est à mettre en lien avec la levée des mesures de contrôles mises en place pendant la pandémie. sous entendu retour du masque obligatoire ?, laisser papy/mamy ...Lire plus
Photo de profil de Michel Foullon
47 points
Médecins (CNOM)
il y a 5 mois
on nous dit pas trop d antibio svp en direction toujours les memes les generalistes mais alors quelle est la cat face a des toux actuellement à pratiquement 90% virales ya til un algorythme speci...Lire plus

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