Suicide d'une patiente en HP : la clinique et son responsable jugés pour homicide involontaire

20/12/2017 Par S. B.

Une clinique psychiatrique ainsi que son responsable comparaissaient vendredi devant le tribunal correctionnel de Nanterre après le suicide d'une patiente dépressive qui s'était jetée dans la cage d'escalier de l'établissement.

L'Objet du litige est l'existence dans un bâtiment de la clinique d'une cage d'escalier "béante", du haut de laquelle s'est jetée la victime, le 22 juin 2004. Âgée de 75 ans, cette patiente souffrait "d'un syndrome dépressif et de crises d'angoisses", et avait été admise à la Maison de santé du château de Garches (Hauts-de-Seine) le 7 juin, quelques jours après une tentative de suicide. Au cour de l'enquête, un expert avait estimé que "l'organisation des services de psychiatrie est orientée vers la prévention des gestes suicidaires à travers la surveillance mais aussi l'architecture des locaux". "L'existence d'une cage d'escalier béante est en principe écartée dans ce type de service", avait-il complété. Le médecin de la patiente suicidée avait lui-même reconnu n'avoir jamais vu dans un établissement psychiatrique de cage d'escalier protégée d'un simple garde-corps, haut seulement de 95 cm. Depuis les faits, une vitre de protection a été installée. "On peut mettre toutes les vitres qu'on veut, il y a des gens qui, quand la volonté suicidaire est là, sont capables de trouver une énergie insoupçonnée", a affirmé l'avocat des prévenus, Emmanuel Marsigny, pour qui il est très difficile de prévenir le risque de suicide. "Il n'y avait jamais eu jusque-là de précipitation dans cet escalier", a précisé le PDG de l'établissement, racheté en 1998, pour qui la "dangerosité" n'a jamais été évidente. Pourtant, cette clinique "de grande renommée et à la clientèle internationale" existe "depuis 1930", a-t-il précisé. L'avocat des parties civiles Gérard Sallaberry a avancé une autre thèse, celle d'un accident maquillé en suicide. "L'établissement n'a pas respecté les règles", a-t-il affirmé, car il n'y avait pas assez de personnel la veille au soir. Il estime que la victime a en fait chuté cette nuit-là, par accident, alors qu'elle cherchait de l'aide. Une thèse que n'a pas reprise le ministère public qui a tout de même requis 200.000 euros d'amende pour la clinique du château, tout en laissant à l'appréciation du tribunal le soin de déclarer coupable ou non son responsable. En 1996, un autre suicide avait eu lieu dans cet établissement, lorsque l'actrice et réalisatrice Christine Pascal s'était défenestrée. Son mari avait obtenu la condamnation de son médecin pour défaut de diagnostic, un mois avant que la victime ne se jette du haut de l'escalier. La décision a été mise en délibéré au 9 février. [Avec AFP]

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Angélique  Zecchi-Cabanes

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