Urgences : comment réduire de 40% les erreurs médicales

24/04/2018 Par F. Na.

Et si on avait trouvé le moyen de réduire drastiquement les erreurs médicales ? Selon une étude menée aux urgences de six hôpitaux, la mise en place de réunions de vérifications a permis de réduire de 40% les erreurs médicales.

"Le but, c'est que tous les malades puissent avoir plus d'un médecin qui s'intéresse à leur cas, cela réduit le risque d'erreurs", explique le docteur Yonathan Freund, des urgences de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, qui a piloté cette étude parue dans la revue américaine JAMA Internal Medicine.   Erreurs variées   L'étude a été menée dans six services d'accueil des urgences en France, cinq de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (Avicenne, Lariboisière, Hôpital européen Georges-Pompidou, Saint-Antoine et Tenon) et celui du CHU de Grenoble. 1 680 dossiers de patients ont été examinés. Le taux d'erreurs médicales était de 6,4% (54 sur 840 cas) dans le groupe de patients pour lesquels ces réunions de vérifications croisées systématiques et régulières avaient lieu, contre 10,7% (90 sur 840 cas) quand elles n'avaient pas lieu. "Le type d'erreurs est très varié : une fracture mal vue à la radio, un malade à qui on met trop de temps à donner des antibiotiques car on n'a pas décelé une infection, une ponction lombaire effectuée alors qu'elle n'était pas justifiée", détaille le docteur Freund. Lors des réunions de vérification sur lesquelles se base l'étude, les médecins se retrouvaient deux par deux, trois fois par jour pendant une dizaine de minutes. "Chacun décrit les dossiers des malades dont il a la charge à ce moment-là, puisqu'on en a toujours entre cinq et dix. C'est un peu comme les transmissions qu'on fait à la fin d'une garde", explique le docteur Freund.   Réticences au départ   "Pendant longtemps, on pensait que quand on transmettait un malade à un autre médecin, il y avait un risque de perte d'information", rappelle le docteur Freund. En outre, la systématisation de ces réunions peut "entraîner des réticences au départ" dans des services d'urgence déjà saturés de travail. "Certains urgentistes se demandent s'ils auront le temps. Mais une fois mises en place, les médecins apprécient ces réunions car ils se rendent compte qu'elles améliorent la gestion des urgences, plus efficaces et productives", assure le médecin. [Avec AFP]

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