Nice : le médecin de garde finalement condamné pour homicide involontaire

26/06/2018 Par Fanny Napolier
Faits divers / Justice

D'abord relaxé, un médecin de garde a finalement été condamné en appel pour le décès d'un patient après une occlusion intestinale.

A l'automne 2013, un patient de 21 ans est admis en psychiatrie à l'Institut Saint-Marie de Nice pour une cure de désintoxication. Dans la soirée du 28 novembre, il est pris de douleurs abdominales, puis de vomissements. Il décèdera dans la nuit d'une occlusion intestinale. Lors d'un premier procès, le tribunal correctionnel de Nice avait relaxé le médecin de garde. L'interne, âgée de 23 ans au moment des faits, avait été condamnée à six mois de prison avec sursis pour avoir tardé à réagir dans l'urgence. En appel, le médecin de garde a finalement été condamné à un an de prison avec sursis-mise à l'épreuve pendant deux ans, ainsi que 10 000 euros d'amende. D'une voix à peine audible, le médecin de 58 ans réfute point par point les fautes qui lui sont reprochées. Pourquoi ne pas s'être inquiété de la constipation persistante de ce patient ? "C'est une situation classique en hôpital psychiatrique, liée aux traitements prescrits." Pourquoi n'a-t-il pas accouru plus tôt dans la soirée, alors que le patient était, déjà, pris de vomissements ? "On me décrivait un individu déambulant dans le service..." Pourquoi, enfin, cette "tentative de réanimation dilettante" ? Il a fait au mieux, alors que la mort cérébrale lui semblait d'ores et déjà inéluctable. Le procureur Matthias Placette a dénoncé "fatalisme coupable", la "déconnexion totale entre sa connaissance de la situation et son intervention". La précédente condamnation de l'interne a été confirmée à six mois avec sursis. Idem pour l'AHSM condamné à 10 000 euros d'amende. Contactée par Nice-Matin, la défense annonce avoir déjà formé un pourvoi en cassation, en attendant de connaître les motivations de la cour. Il pourrait donc y avoir un troisième procès. [Avec Nicematin.fr et Francetvinfo.fr]

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