Le procès d'un généraliste superstar contre les génériques

03/10/2018 Par Sandy Bonin
Faits divers / Justice

C'est l'histoire d'un médecin dont la plupart des ordonnances portait la mention non substituable. Le Dr Julien Blain de Saint-Brice-sous-Forêt était jugé mardi par le tribunal des affaires de la Sécurité sociale pour ce motif. A la fin de l'audience, le généraliste a été applaudi par ses patients venus l'acclamer.

  Mardi, le Dr Julien Blain était donc convoqué à 14h dans la salle d’audience du tribunal des affaires de la Sécurité sociale à Pontoise. Ses patients "fans", étaient venus en nombre pour assister à l'audience, rapporte Le Parisien.  

72 % de la totalité des prescriptions

  Les ennuis du médecin de famille avec la sécurité sociale remontent à 2013, alors qu'il fait l’objet d’un contrôle du service médical de la CPAM du Val-d’Oise dans un cadre national de contrôle des médecins qui prescrivaient plus de 4 % de "non substituables". Avec ses 277 prescriptions comportant cette mention, soit 72 % de la totalité des prescriptions, entre septembre et décembre 2013, le Dr Blain détient le record de ses autres confrères contrôlés (la moyenne nationale étant de 54 % de prescriptions non substituables). Condamné à une amende de 400 euros, le généraliste refuse de payer. "Je n’ai commis aucune fraude, se défend-il. Derrière cette catégorie de médicament (NDLR : les génériques), ce n’est pas la Sécurité sociale qui est mise en cause mais les laboratoires de fabrication de générique. Déjà près de 1 000 médicaments génériques ont été retirés par les autorités françaises et européennes et cet été, on a retrouvé des substances cancérigènes (NDLR : des médicaments à base de valsartan avaient été rappelés) dans des médicaments, ce sont des faits officiels, je n’invente rien" argumente-t-il.  

"Il a son sacerdoce de sauver ses patients"

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Oui

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  Le médecin explique qu’il applique le principe de précaution alors qu’il questionne depuis 2008 les autorités de santé et notamment l’agence nationale de sécurité du médicament, en vain. "Il a son sacerdoce de sauver ses patients", justifie l'avocat du praticien. A la fin de l'audience, le médecin a été applaudi par ses patients. Le délibéré est prévu pour le 28 novembre.   [Avec leparisien.fr]

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