Essai clinique "sauvage" : la réaction de l'Ordre

25/09/2019 Par Yvan Pandelé
Déontologie

L'Ordre des médecins a réagi à l'affaire de l'essai clinique illégal de Poitiers, en annonçant qu'il poursuivrait tous les médecins ayant contrevenu à "leurs obligations déontologiques", en lien avec l'enquête judiciaire en cours. L'Ordre a pris son temps, mais l'Ordre a réagi. La découverte d'un essai clinique illégal* à l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers, supervisé par les Prs Joyeux et Fourtillan auprès de 402 patients atteints de la maladie de Parkinson, a suscité l'indignation au sein de la communauté médicale. La réputation sulfureuse du premier – célèbre pour ses positions antivax – n'y est sans doute pas pour rien.

Sollicité par sa base, le Conseil de l'Ordre a réagi mercredi 25 septembre dans un communiqué, six jours après que les faits ont été rendus publics. "La découverte d’un essai clinique conduit illégalement sur des patients atteints notamment des maladies de Parkinson et d’Alzheimer suscite une indignation et une colère légitimes. L’Ordre des médecins les partage pleinement", indique l'institution. L'Ordre annonce qu'il "sera extrêmement attentif à l'avancée de l'enquête judiciaire en cours" et qu'il "poursuivra tout médecin qui, ayant participé [aux] faits [en question], contreviendrait à ses obligations déontologiques".

En juin dernier, informé de la découverte de l'essai clinique sauvage de Poitiers, le Cdom de la Vienne avait porté plainte à l'encontre de Jean-Bernard Fourtillan, pharmacologue et pharmacien de profession, pour exercice illégal de la médecine. Quant à Henri Joyeux, médecin et donc non concerné par la plainte il est déjà en délicatesse vis-à-vis des instances ordinales. Radié en 2016 par le Cdom du Languedoc-Roussillon, puis gracié en 2018 par la chambre disciplinaire nationale, le cancérologue montpelliérain devra repasser devant cette dernière, à l'initiative du Cnom (indépendant de sa juridiction disciplinaire). L'affaire de l'essai sauvage de Poitiers sera évoquée lors de la session plénière du Conseil de l'Ordre, prévue les 3 et 4 octobre.   * En France, les expérimentations sur les personnes sont encadrés par la loi Jardé et nécessitent une autorisation de l'ANSM en cas d'intervention pouvant comporter un risque médical.

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Claire FAUCHERY

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